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La N-VA ne parviendra JAMAIS à ses fins sur Bruxelles: voici pourquoi

L’émission Controverse ce dimanche midi avait pour thème Bruxelles. La survie de la Région capitale est en effet contestée, à nouveau, par les séparatistes de la N-VA. L’avenir de Bruxelles, c’est le dernier enjeu communautaire des élections à venir, où les débats se sont recentrés sur le socio-économique après la 6ème réforme de l’Etat. Mais c’est un faux débat: aucun parti francophone n’acceptera de diriger avec la N-VA et le système belge rendra impossible la cogestion.

Tout d’abord, Rudy Demotte, le ministre-président de la Wallonie et de la Communauté Wallonie-Bruxelles, a tenu à rassurer: les Wallons refusent catégoriquement l’idée d’une cogestion de Bruxelles par la Flandre et la Wallonie. "La cogestion n’est pas notre modèle. Depuis le début, les Wallons ont été aux côtés des Bruxellois pour l’affirmation du fait bruxellois. Cogérer, c’est dangereux, c’est amener à vivre une sous-nationalité. Imaginez que vous ayez à choisir entre le camp francophone et le camp néerlandophone. C’est insensé." Et Rudy Demotte d’assurer que les Wallons vont se battre pour Bruxelles "comme ils l’ont fait pour son refinancement. Les Wallons aiment Bruxelles, il y a vraiment une histoire d’amour entre eux. Ce qui n’est pas le cas de tous. Quand on regarde le programme de la N-VA et qu’on voit comment ils qualifient Bruxelles, de "capitale hydrocéphale". Quel mépris !"

Mais que pensent les principaux intéressés? Ceux qui se présentent en tête de liste des 5 principaux partis à Bruxelles sont unanimes: les velléités de la N-VA pour récupérer Bruxelles ne passeront pas.

FDF: la N-VA prône l’apartheid

Didier Gosuin, la tête de liste FDF à la Région bruxelloise, avait lancé la formule "bataille de Bruxelles" dans la presse cette semaine. Il s’est expliqué. Le but de son parti, c’est de "refuser un modèle qui va nier l’authenticité et la légitimité bruxelloise. Pourquoi faut-il cogérer les Bruxellois? Ce sont des citoyens immatures?", s’est-il demandé. Pour lui, Bruxelles est le dernier ciment de la Belgique fédérale et c’est pour cela que la N-VA va l’attaquer. "Aujourd’hui, la périphérie, BHV, c’est terminé. Donc la soupape, c’est Bruxelles. Il faut savoir que ce pays ne tiendra que parce qu’il y a deux éléments qui fédèrent: Bruxelles et la sécurité sociale. Ils vont s’attaquer à la sécurité sociale et ils vont s’attaquer à la cogestion. Nous voilà prévenus. La scission de la sécurité sociale, c’est l’explosion à Bruxelles. Parce que, évidemment, des droits différents pour les habitants d’un même territoire, c’est de l’apartheid."

cdH: madame Non est prête à résister à la N-VA jusqu’au bout

Côté cdH, on se demande où en est le grand projet francophone prôné par Benoit Lutgen en 2012. Joëlle Milquet, la tête de liste cdH à la Région bruxelloise, maintient que c’est toujours d’actualité, d’autant plus après avoir obtenu plus de moyens et compétences pour la Région capitale sous cette dernière législature. "La dernière erreur que nous pourrions faire, c’est de se replier chacun, dans le monde francophone, en exaltant les identités régionales. C’est très bien d’avoir désormais renforcé le fait régional (…) mais il faut garder une vision francophone sur les sujets qui nous fédèrent, c’est-à-dire la culture, l’enseignement, des convergences politiques. Pour avoir un maximum d’homogénéité et de vision commune." Et si demain la N-VA devait faire partie du gouvernement fédéral, comment réagirait le cdH? "Je n’ai pas reçu le surnom de "madame Non" par hasard. D’abord, la N-VA dans le gouvernement fédéral, il faudrait d’abord qu’il y ait des partis francophones qui le veuillent. Ce n’est pas notre cas. Ensuite, je pense que les francophones ont été en capacité de résister, et s’il faut résister longtemps et la nuit, moi je n’ai pas de souci. Je suis prête !", a-t-elle asséné.

MR: hors de question que la N-VA rentre dans le gouvernement Fédéral ou bruxellois

Au MR, la tête de liste Vincent De Wolf est catégorique et diffère de certaines rumeurs entendues sur son parti : hors de question de gouvernement avec les séparatistes: "J’ai inventé le mot: la N-VA est "bruxellicide". On ne donne pas des allumettes à un pyromane et donc pour nous il est hors de question que la N-VA rentre dans le gouvernement, ni à Bruxelles, ni au Fédéral., c’est très clair. Et une cogestion, on n’a pas besoin des Flamands et des Wallons pour nous dire ce qu’on doit faire. Bruxelles est enfin autonome après 25 ans. On est capables de la gérer."

Ecolo: les Bruxellois ne feront jamais marche arrière

Pour Christos Doulkeridis, la tête de liste Ecolo, si on est allé dans le bon sens lors de cette législation, ce n’est pas pour faire marche arrière lors de la prochaine: "Le refinancement, ce n’est pas un détail. La stratégie d’étranglement budgétaire, elle avait aussi un objectif. C’était le fait de nous mettre dans des rôles de mendiants où on est obligés d’aller quémander un peu de soutien en Flandre ou ailleurs pour pouvoir survivre finalement." Désormais avec de nouvelles compétences entre les mains, "les Bruxellois ne feront jamais marche arrière. Si les deux autres Régions veulent être honnêtes avec nous, elles doivent aussi avoir des relations interdépendantes avec nous sur un pied d’égalité. Je suis heureux de constater que ces 5 dernières années ont permis à la Wallonie de nous regarder comme ça, sur pied d’égalité. Malheureusement, du côté flamand, la même attitude n’existe pas."

PS: la N-VA n’est pas une menace, même à 30% elle n’aura aucun pouvoir!

Enfin, Rudy Vervoort, la tête de liste PS à Bruxelles, a relativisé et même rendue inutile toute inquiétude concernant la N-VA: "Le cas de la N-VA, c’est une espèce de fantasme absolu, médiatique aussi. Un sondage les annonce à 30% et on dit que le pays est bloqué parce que la N-VA est incontournable. Je pense qu’en Belgique à 30% on n’est pas incontournable." Ce sera probablement le 1er parti du pays à l’issue des élections... "Oui et alors?", s’est-il exclamé. "Il y en a d’autres en Flandre. Il faut qu’on arrête, nous francophones, de fantasmer par rapport à ça. Vis-à-vis de l’enjeu bruxellois, si on veut changer les règles, ça ne se fera pas sans loi spéciale et les lois spéciales sont votées à des doubles majorités. Ça veut dire que des francophones devraient demain voter pour la cogestion. Oublions ça, ça n’arrivera pas! Qu’on soit à l’aise. En revanche, je pense que l’enjeu bruxellois, c’est d’éviter que la N-VA ne vienne parasiter la majorité flamande."

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