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Peut-on filmer des policiers en intervention ?

Les chroniqueurs de l'émission "On refait le Monde" ont évoqué la polémique de la semaine. Certains policiers ne veulent pas être filmés pendant leur intervention et les lois ne sont pas adaptées aux nouvelles technologies.

Cette semaine, les chroniqueurs de l’émission "On Refait Le Monde" sur RTL-TVI sont revenus sur une plainte déposée par deux agents de police brugeois contre une personne qui les filmait en pleine intervention. Les policiers ont-ils le droit de demander de ne pas être filmés ? Le contrôle démocratique n’est-il pas logique aussi ? Emmanuelle Praet, journaliste au Soir Mag: "C’est compliqué. Légalement, on peut filmer un policier, mais on n’a pas le droit de diffuser les images sur YouTube ou sur un réseau social. (…) Le policier peut effectivement demander d’arrêter l’enregistrement. Là, tout dépend de comment on le demande et comment on s’y est pris aussi. S’il y a non-respect de l’injonction avec des menaces, on peut aussi intervenir. Si non, s’il n’y a pas tout ça, le policier ne peut strictement rien faire. Le policier peut déposer plainte s’il veut, mais son moment de réaction sera au moment où c’est diffusé. Là, il y a non-respect de la vie privée.  Pour tout le reste, c’est un flou. Tout cela est neuf. Au moment de la loi, il n’y avait pas encore tous ces smartphones, ces réseaux sociaux. Il va falloir trouver une solution légale pour bien encadrer." Alain Raviart, conseiller en communication : "Il ne faudrait pas non plus en arriver à ce que les policiers n’interviennent plus parce qu’ils voient 10 types avec des smartphones. C’est très compliqué. Il y a peut-être un juste milieu. Si vous diffusez des images sans flouter l’identité des policiers, oui vous pouvez bien sûr être poursuivi. D’un autre côté, il peut y avoir un contrôle démocratique.  Il faut garantir aux policiers l’anonymat. Les grands criminels qui se retrouvent en cours d’assises ont leur droit à l’image." Martine Dubuisson, journaliste au journal "Le Soir" : "Filmer, on peut, mais l’usage qu’on en fait…La loi sur la protection de la vie privée dit qu’on ne peut pas diffuser l’image de quelqu’un d’autre sans son consentement, au moins implicite." Michel Herion, conseiller en communication : "Il y a une certitude, c’est que c’est une évolution qu’on ne peut pas freiner. La solution viendra peut-être d’une symétrie. Le but de ces films est d’éviter une bavure policière. Il y a ce projet d’équiper les policiers eux-mêmes de mini-caméras à la boutonnière qui donne en France et dans d’autres pays d’excellents résultats. Dans ces cas-là, il y a eu 88% de plaintes en moins. Il y a une chute aussi de l’usage de la force."

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