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"Hors normes": le duo Toledano-Nakache passe du rire aux larmes

Ils ont fait rire le monde entier avec "Intouchables" et "Le sens de la fête". Eric Toledano et Olivier Nakache nous font maintenant pleurer avec "Hors normes", avec Vincent Cassel et Reda Kateb, sur des associations venant en aide à de jeunes autistes.

"Peut-être que ce film est émotionnellement plus fort", concédait Eric Toledano en marge du festival de Cannes où le film a été présenté en clôture.

Mais il est "dans la suite de ce qu'on a fait, avec des thèmes qui étaient dans nos films précédents, comme le milieu associatif, le monde du travail, le handicap, l'exclusion, la notion de marge et de norme". Reste à savoir si le public suivra.

Car, même sans prendre en compte l'incroyable carton d'"Intouchables" (19,5 millions d'entrées en France et 31,9 millions à l'étranger), les deux compères sont habitués à remplir les salles en France comme à l'étranger, au point d'être souvent considérés comme de véritables ambassadeurs du cinéma hexagonal.

Vu dans 55 territoires, leur précédent film "Le sens de la fête" (2017), avec Jean-Pierre Bacri en organisateur de mariages, a attiré deux millions de spectateurs hors de France (en plus des 3 millions dans l'Hexagone).

En salles mercredi, "Hors normes", c'est l'histoire de Bruno et Malik, l'un est juif orthodoxe et célibataire sans enfants quand l'autre se décrit comme musulman pratiquant et père de trois enfants.

Au-delà de leurs différences, ils travaillent ensemble pour gérer au quotidien des associations s'occupant d'adolescents autistes et formant des jeunes des quartiers à encadrer ces cas ultra-complexes, parfois violents.

Tandis que Bruno, interprété par un épatant Vincent Cassel, répète en boucle: "Je vais trouver une solution" et ouvre des appartements de nuit pour de jeunes autistes, Malik (Reda Kateb) passe une partie de ses journées dans son van à les conduire à des activités.

Outrepassant les règles, tirant souvent le diable par la queue, Bruno est sous le coup d'une enquête des Affaires sociales qui va l'obliger à s'interroger sur son rôle.

- Inspiré d'histoires vraies -

Une histoire qui s'inspire de faits réels et du travail des associations "Le Silence des justes" et "Le Relais IDF", respectivement créées par Stéphane Benhamou et Daoud Tatou.

"Ça fait 15-20 ans qu'on connait ces associations, elles comblent un vide dans la pathologie qu'est l'autisme en particulier pour les cas lourds", souligne Olivier Nakache.

Mais pas question de réaliser un biopic ou un documentaire: ils ont privilégié la fiction, choisissant de réunir acteurs et non professionnels, adultes et enfants.

"Pour incarner ces personnages, il nous fallait deux acteurs charismatiques et puissants. Vincent Cassel et Reda Kateb, on ne les a jamais vus jouer ensemble. Ils ont passé du temps avec leur vrai personnage et avec les enfants", se souviennent les deux réalisateurs.

La plupart des autistes à l'écran le sont aussi dans la vie, à l'instar de Joseph (Benjamin Lesieur), personnage attachant à qui Bruno tente de trouver un travail, l'accompagnant le matin pour éviter des dérapages (comme tirer la sonnette d'alarme dans le métro, un running gag du film).

Pour ce résultat, Eric Toledano et Olivier Nakache ont passé au crible de nombreuses associations, à la recherche des "bonnes personnes". "Même les cas lourds, ce sont les vrais". Avec à la clé une aventure humaine et un tournage parfois compliqué où "il fallait acclimater certains enfants au monde qui allait les entourer pendant les prises de vue".

"Après avoir passé deux ans dans ces associations, je ne suis plus sûr de savoir où est la norme, où est la marge", souligne Eric Toledano, heureux de défendre un cinéma généreux.

Il y a des "modèles négatifs mis en avant tous les jours, et qui sont réels, mais ce qui fonctionne mérite aussi d'exister et d'être mis en valeur. Il n'y a pas qu'eux. Il y a plein de gens dans cette énergie, là en France, qui méritent vraiment notre attention".

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