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"Indivisibili", des soeurs siamoises en quête d'une nouvelle vie

"Moi, toi, nous, indivisibles": ce refrain résume le destin de Viola et Daisy, les soeurs siamoises du film "Indivisibili". Elles font vivre leur famille en chantant dans des mariages et des communions, jusqu'au jour où elles apprennent qu'elles peuvent être séparées.

Le film d'Edoardo de Angelis, en salles mercredi, s'ouvre sur trois prostituées traversant au petit matin une plage italienne salie par les détritus. En bordure de plage se trouve la maison miteuse où vivent les jumelles, leurs parents et deux oncles. Le décor est planté.

Les siamoises attachées par les hanches, jouées par des jumelles italiennes Angela et Marianna Fontana, chanteuses depuis l'enfance, interprètent pour quelques centaines d'euros des chansons écrites par leur père Pepe (Massimiliano Rossi) lors de noces ou de communions. Leur mère Titti (Antonia Truppo) passe son temps à boire et à fumer des joints. Un prêtre peu scrupuleux se sert aussi d'elles pour attirer les fidèles.

A tout juste 18 ans, ces belles brunes au look d'enfants sages subviennent ainsi au besoin de toute la maisonnée, alors que les alentours sont rongés par la misère. Le tournage s'est déroulé à Castel Volturno, une ville italienne livrée à la prostitution, la drogue et les trafics divers.

Mais un jour, un chirurgien croisé par hasard propose de les ausculter gratuitement. Il leur révèle que n'étant reliées que par des tissus au niveau des hanches, elles pourraient être séparées. Même si elles partagent des sensations -l'une mange, l'autre a mal au ventre, l'une boit du vin, l'autre est saoule-, elles n'ont aucun organe vital en commun. Seule condition: trouver les 20.000 euros nécessaires pour se rendre à Genève et payer les frais de la clinique où ce médecin opère.

A l'annonce de la nouvelle, Daisy se met à rêver d'une nouvelle vie, à Los Angeles, avec un amoureux. Viola, elle, imagine mal son avenir sans sa soeur.

Dans son troisième long-métrage, Edoardo De Angelis filme avec finesse et beauté sa région, la Campanie. Les soeurs Fontana, débutantes au cinéma, incarnent avec justesse les siamoises, leurs joies et leurs peurs, tandis que Massimiliano Rossi et Antonia Truppo sont convaincants en parents aussi cyniques que paumés.

Les noms de Daisy et Viola évoquent les siamoises Daisy et Violet Hilton. Nées en 1908 en Angleterre, soudées par la hanche, elles avaient été vendues par leur mère et exhibées comme des phénomènes de foire. Elles sont apparues en 1932 dans le film "Freaks, la monstrueuse parade" de Tod Browning.

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