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"Stronger", résilience et super-héros

Dans le film "Stronger", en salles mercredi, David Gordon Green retrace la lente reconstruction d'un ouvrier amputé des deux jambes après l'explosion de deux bombes au marathon de Boston en 2013.

Le 15 avril 2013, Jeff Bauman, 27 ans à l'époque, était sur la ligne d'arrivée, guettant l'arrivée de sa petite amie marathonienne quand deux bombes artisanales ont explosé, faisant trois morts et 264 blessés.

Dans son film, le réalisateur américain David Gordon Green ("Prince of Texas") saisit la longue reconstruction, sans occulter les tensions familiales, mais aussi la formidable envie de vivre d'un individu devenu la fierté de toute une ville, voire le symbole d'un pays comme les Américains en sont friands.

"Je n'aime pas être présenté comme un héros", avait souligné Jeff Bauman lors d'une conférence de presse au festival de Toronto, où il avait présenté le film en compagnie de l'acteur Jake Gyllenhaal qui l'interprète à l'écran.

"Ceux qui m'ont sauvé, les personnels de santé, mon chirurgien, les gens qui m'ont tiré de là comme Carlos (Arredondo, qui a été le premier à le secourir, ndlr), la police, les premiers secours, ceux-là sont les véritables héros", avait ajouté Jeff Bauman, coauteur du livre "Stronger" qui a inspiré ce film.

"J'ai perdu quelque chose mais mes héros m'ont ramassé", avait-il en adressant un signe de tête à Erin, sa fiancée à l'époque, devenue son épouse.

Après avoir repris conscience sur son lit d'hôpital, Jeff Bauman a aidé la police à identifier un des deux auteurs de l'attentat, les frères Tamerlan et Djokhar Tsarnaev. Le premier a été tué quatre jours après par la police, le second a été condamné à mort.

- "Super-héros" -

"On m'a souvent demandé +Quand vas-tu faire un film de super-héros?+ J'ai l'impression que finalement je l'ai fait", estimait Jake Gyllenhaal à Toronto.

Dans ce long métrage, c'est aussi la vie de beaucoup de gens qui est abordée à travers Jeff Bauman. Un homme ordinaire, avec sa famille et ses copains. Tous ne sont "pas parfaits" mais en même temps "ils sont géniaux", disait le scénariste John Pollono.

Ils se disputent, ils boivent, parfois sont cruels entre eux, mais ils poursuivent leur bout de chemin ensemble.

"C'est un peu comme la vie, vous pleurez, vous riez et vous continuez à avancer", résumait Jeff Bauman.

Voir défiler sur l'écran le moment où "je suis traîné sur le sol au beau milieu de gens" blessés, "ça m'a ramené en arrière", reconnaissait Jeff Bauman.

"Quand vous êtes comme cela, vous n'avez pas le choix, vous n'allez pas rester à la maison sans marcher". Et Jeff Bauman de poursuivre: "J'ai une fille de trois ans maintenant et un chien. Même si je voulais rester assis à ne rien faire, ils seraient là en face de moi pour me dire +On y va+".

"Chacun peut traverser n'importe quelle situation. La vie n'est pas facile et c'est ce que montre ce film, ce n'est pas parfait".

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