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"Suspiria": sorcières et danses macabres au menu d'un remake de l'horreur

Inspiré du film culte du maître du genre Dario Argento, "Suspiria" de Luca Guadagnino, en salles mercredi, rend hommage aux héroïnes sanglantes du cinéma, entre sorcières et danses macabres.

"J'adore Dario, je ne serais pas ici sans lui. Je suis devenu obsédé par les maîtres de la réalisation et Dario en est un", a déclaré à la Mostra de Venise le réalisateur italien, auréolé de sa nomination aux derniers Oscars avec "Call Me by Your Name".

Luca Guadagnino raconte avoir été profondément marqué par le "Suspiria" de Dario Argento (1977), qu'il a vu à 14 ans, au point de dessiner sur ses cahiers des affiches de ce qui serait sa propre version du film.

Co-financé par Amazon, son film raconte l'histoire d'une jeune danseuse douée, Susie (Dakota Johnson, "Cinquante nuances de Grey") qui intègre une prestigieuse académie de danse, dirigée par l'envoûtante Madame Blanc (Tilda Swinton).

Son arrivée coïncide avec la disparition d'une élève de l'académie, événement qui donnera lieu à la découverte d'inquiétants secrets que cachent les murs de l'école.

La danse contemporaine va rapidement devenir danse macabre et le film s'immerger dans l'ésotérisme, la sorcellerie et... l'hémoglobine.

Luca Guadagnino a expliqué "qu'historiquement, la sorcellerie revient à rendre le pouvoir aux femmes, le pouvoir de la femme en tant que déesse, et cela a été perverti par l'histoire officielle et les religions en le transformant en pacte avec le diable".

Alors que le film de Dario Argento se déroulait à Fribourg, Guadagnino situe son action dans le Berlin des années 70, coupé en deux par la guerre froide, à l'époque des attentats de la bande à Baader, organisation terroriste d’extrême gauche.

Une période "où le passé était si sombre qu’il se conjuguait avec une exploration de la part d'ombre de l’être humain", souligne le réalisateur, dans les notes d'intention du film. Il s'est aussi inspiré de l'univers du cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder, et a confié un rôle à l'actrice et chanteuse Ingrid Caven, qui fut une de ses égéries.

Fassbinder "a été un maître de la cruauté et il a créé des personnages féminins, des femmes tourmentées, jamais vaincues, jamais victimes", souligne l'Italien, dont le film ne compte qu'un personnage masculin, un mystérieux psychanalyste, hanté par son passé.

Guadagnino empreinte aussi à la palette du réalisateur du "Mariage de Maria Braun", avec une foison de couleurs automnales. Il a travaillé sur le film avec le chorégraphe Damien Jalet et le leader de Radiohead, Thom Yorke, pour la musique.

"Quand il m’a dit qu’il voulait faire de la danse le véritable moyen des sorcières d’exprimer leur pouvoir, que ce soit en quelque sorte leur langage secret, ça a été une formidable source d’inspiration", souligne le chorégraphe.

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