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Affaire Matzneff: Taquet veut que "la fin de l'impunité ne s'arrête pas là"

Le secrétaire d'État à la Protection de l'enfance Adrien Taquet a souhaité mardi que "la fin de l'impunité" pour les pédophiles "ne s'arrête pas" à la révélation par une éditrice de sa relation sous emprise avec l'écrivain Gabriel Matzneff, alors qu'elle avait 14 ans.

"Je souhaiterais que la fin du silence, la fin de l'impunité que marque peut-être le début de cette affaire, ne s'arrête pas là et que nous continuions tous ensemble à lutter contre les violences faites aux enfants dans notre pays", a déclaré M. Taquet à l'antenne d'Europe 1.

Le goût autoproclamé de l'écrivain de 83 ans pour les "moins de 16 ans" et pour le tourisme sexuel avec de jeunes garçons en Asie avait jusqu'ici très peu fait ciller. La sortie, prévue jeudi, du livre "Le Consentement" de Vanessa Springora, 47 ans, semble être en train de changer la donne.

"Je trouve qu'il est important de mettre en lumière le cas Matzneff mais, au-delà de cela, (...) il était temps de mettre le sujet de la pédophilie plus globalement à la une des journaux", a poursuivi le secrétaire d'État.

"Il faut traiter, (...) il faut condamner moralement, peut-être d'un point de vue aussi judiciaire", cette affaire, alors que "des dizaines de milliers d'enfants dans notre pays chaque année" sont victimes de violence sexuelle, a-t-il développé.

Interrogé sur l'allocation versée par le Centre national du livre (CNL) à certains écrivains pour compenser les difficultés financières liées au grand âge ou à la maladie et dont Gabriel Matzneff est bénéficiaire, M. Taquet a dit comprendre que ça puisse "choquer".

Mais, a-t-il ajouté, "ce qui est intéressant - au delà de ces éléments qu'il faut bien évidemment éclaircir -, c'est d'essayer de comprendre pourquoi un tel sentiment d'impunité a pu rendre possible ce genre de faits, ce genre d'écrits il y a 20 ans, 30 ans". "Comment depuis lors, rien ne s'est passé?"

"Pourquoi avons-nous enfoui dans une partie bien cachée de notre mémoire collective cette histoire là?", a-t-il insisté.

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