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Art contemporain: 284 enchères millionnaires, d'autres à 1.000 dollars

Le marché florissant de l'art contemporain, avec New York et Hong Kong en tête de sprint, Paris à la traîne, a connu 284 enchères millionnaires tout en proposant la moitié des oeuvres à moins de 1.000 dollars au cours des douze mois passés, selon le rapport annuel d'Artprice.

Entre le 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019, un record de 71.400 lots, soit 195 œuvres par jour, ont été écoulées dans des enchères publiques de "Fine Art".

21.996 artistes contemporains ont été vendus, contre 10.243 il y a dix ans, indique ce rapport transmis en exclusivité à l'AFP par cette société leader mondial de l'information sur le marché de l'art.

"Avec le repli de la croissance, mais aussi le poison du protectionnisme, il est rare de voir un marché aussi optimiste, mature et stable que le marché de l'art contemporain", relève à l'AFP le président d'Artprice, Thierry Ehrmann.

Le "Fine Art" --peintures, sculptures, installations, dessins, photographies, estampes, vidéos d'artistes nés après 1945-- est en progression avec 15% du marché global de l’art derrière l’art moderne (43%) et l’art d’après-guerre (24%).

Dans un chiffre d’affaires de 1,89 milliard de dollars qui a doublé en dix ans pour l'art contemporain, les États-Unis et l’Asie se partagent 66%. L’indice des prix a progressé de +22% et le taux d'invendus est stable à 39%.

Les trois piliers économiques du marché restent trois Américains: Basquiat, Koons et Kaws, se partageant 19% du résultat mondial.

Shepard Fairey et Kaws, artistes typiques du “made in America”, se hissent en tête des artistes les plus demandés, ayant vendu chacun plus de 600 œuvres.

Viennent ensuite les Américains Keith Haring et Jeff Koons, les Japonais Yoshitomo Nara et Takashi Murakami, les Britanniques Banksy et Damien Hirst, "champions de ces œuvres multiples permettant aux jeunes collectionneurs d’accéder à une signature célèbre à moindre coût".

- Les femmes à la portion congrue -

Seules douze femmes figurent dans le top 100 des chiffres d'affaires, dont l'Américaine Jenny Saville, la Britanno-Américaine Cecily Brown, l'artiste américaine née en Éthiopie Julie Mehretu. De timides réactions émergent comme quand Sotheby’s a testé une vente online exclusivement féminine.

Art vidéo, photographie, installations et œuvres multimédia sont peu recherchés. La peinture surtout mais aussi la sculpture et le dessin ont totalisé 94% du chiffre d’affaires mondial. De très nombreux dessins (plus de 13.500) ont été écoulés.

Le haut de gamme se concentre sur les États-Unis, le Royaume-Uni, Hong Kong, la Chine (avec Pékin) qui concentrent 89% du chiffre d’affaires mondial. Les performances européennes sont très minoritaires. Aucune oeuvre européenne n'a dépassé le million de dollars.

La France où "les contestations sociales ont découragé bien des collectionneurs" et "dont les performances sont aujourd’hui 10 fois moindre que les britanniques", représente 2,3% de ce marché, suivi de l’Allemagne 1,1%, note le rapport.

New York, Londres et Hong Kong accueillent les antennes essentielles de Sotheby’s (32,9%), Christie’s (25,4%) et Phillips (11,9%) qui réalisent 70% du marché de l’art contemporain. A l’échelle mondiale, ces trois maisons "vendent peu, mais bien, emportant 85 des 100 meilleures adjudications", note le rapport.

La maison française Artcurial tient la 14è place mondiale.

- New York et Hong Kong -

New York (95% du marché de l’art contemporain américain) est en pleine forme, générant 17 fois le chiffre d'affaires de Paris et trois fois celui de Hong Kong ou Pékin.

Le marché hongkongais, en forte hausse, apparaît de plus en plus prestigieux, avec 46 % de ce marché en Asie et 14% du marché mondial.

Hong Kong en pleines turbulences politiques est restée la troisième ville la plus efficiente sur ce segment après New York et Londres, suivi de Pékin et Tokyo.

Le Royaume-Uni recule, représentant moins du quart du marché mondial de l’Art Contemporain (30% l’an dernier). Mais ce marché à Londres tient bien dans le contexte agité du Brexit.

Après vingt ans de tentatives plus ou moins fructueuses, la création africaine trouve enfin un écho auprès des collectionneurs internationaux, avec des artistes comme El Anatsui et Malick Sidibé, note Artprice.

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