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Au Festival de Cannes, cinq nouveaux talents à suivre

Place à une nouvelle génération de cinéastes au Festival de Cannes qui, après avoir soufflé ses 70 bougies l'an dernier, accueille à partir de mardi des noms moins connus. Des espoirs à surveiller venus de Belgique, du Kenya ou d'Egypte.

- A.B Shawky, l'espoir du cinéma égyptien -

A 32 ans, un premier film ("Yomeddine") et déjà une place en compétition, Abou Bakr Shawky (son nom complet) sera le porte-étendard du cinéma égyptien sur la Croisette.

Né au Caire, le réalisateur, égyptien par son père et autrichien par sa mère, a débuté comme assistant sur différents films dans la capitale égyptienne, où il a étudié, avant de s'envoler pour New York.

Aujourd'hui scénariste et réalisateur, il a fondé sa maison de production Desert Highway Pictures avec laquelle il a produit "Yomeddine", qui raconte le voyage d'un lépreux à travers l'Egypte. Auteur de documentaires, il a également été consultant pour la série "The Looming Tower" sur le 11 septembre.

- Eva Husson, la féministe -

Un premier film remarqué sur des jeunes se livrant à des orgies ("Bang Gang"), un deuxième sur des combattantes kurdes... Eva Husson, 41 ans, sait manier le grand écart. Mais à chaque fois, la Française, une des trois femmes en lice pour la Palme d'or, porte un regard de femme sur ses sujets.

"La représentation de la femme par la femme au cinéma, c'est un terrain encore peu exploré", expliquait la cinéaste à l'AFP, lors de la sortie de "Bang Gang". "Les filles du soleil" raconte l'offensive militaire d'un bataillon de femmes kurdes, commandé par la sergente Bahar (Golshifteh Farahani).

La réalisatrice a étudié le cinéma à l'American Film Institute (AFI) de Los Angeles, y développant son goût pour les films de Gus Van Sant et de Sofia Coppola.

- David Robert Mitchell, le secret bien gardé du cinéma américain -

Il est connu des amateurs de teen movies et de cinéma de genre.

La quarantaine, David Robert Mitchell a marqué les esprits avec "It Follows" (2014), sur une ado poursuivie par une présence surnaturelle après une relation sexuelle. Ce film d'horreur efficace et multiprimé en a fait une figure du nouveau cinéma indépendant américain.

Avec "Under the Silver Lake", sélectionné en compétition, David Robert Mitchell, grand fan de David Lynch, Brian de Palma et John Carpenter, abandonne l'horreur mais pas la fantasmagorie: son troisième long-métrage raconte l'histoire d'un trentenaire à Los Angeles, amoureux de sa voisine, qui se lance dans une enquête quand celle-ci disparaît.

- Wanuri Kahiu, la militante -

En contant l'histoire d'amour de deux femmes dans une région où l'homophobie est croissante, la Kényane Wanuri Kahiu se doutait qu'elle risquait de faire des vagues. Retenu dans la section Un certain regard, "Rafiki", premier film kényan sélectionné à Cannes, fait la fierté de nombreux de ses compatriotes mais est censuré dans son pays.

Une décision vertement dénoncée par la réalisatrice trentenaire, soucieuse de montrer une image différente du continent africain via sa plateforme AfroBubblegum, défendant des artistes originaux.

En 2010, elle avait été remarquée avec "Pumzi", son premier court-métrage. Cette fable de science-fiction explorait un Kenya post-apocalyptique et fut présenté au festival de cinéma indépendant de Sundance.

- Lukas Dhont, le benjamin -

Lunettes rondes et physique à la Harry Potter, le jeune Belge Lukas Dhont (né en 1991) est d'ores et déjà présenté comme une des attractions cannoises de 2018 avec "Girl", son premier long métrage sur Lara, une ballerine qui rêve de devenir danseuse étoile mais est en fait un garçon (Un Certain regard).

Diplômé de l’académie d’art de Gand, Lukas Dhont s'est fait remarquer grâce à ses court métrages "Corps perdu" (2012) et "L’Infini" (2014) et des clips musicaux. Le Flamand était déjà venu à Cannes pour présenter le projet qui a donné naissance à "Girl", dans le cadre d’une résidence Cinéfondation.

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