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Biennale d'art contemporain de Lyon: une 15e édition XXL

Ici, des danseurs évoluent dans des cocons, là flotte une boule de flipper géante: la 15e Biennale d'art contemporain de Lyon réunit une cinquantaine d'artistes internationaux, qui ont créé leurs oeuvres "in situ" dans une friche industrielle de 29.000 m2.

La manifestation, qui accueille mardi le ministre de la Culture Franck Riester, "prend cette année une ampleur sans précédent", souligne la directrice artistique de la Biennale Isabelle Bertolotti.

Pour sa 15e édition, de mercredi au 5 janvier 2020, ce rendez-vous incontournable de l'art contemporain a quitté La Sucrière, dans le quartier de la Confluence, pour une surface d'exposition cinq fois plus grande, dans les anciennes usines d'électroménager Fagor-Brandt, ancien fleuron de l'industrie lyonnaise, à Gerland.

Bon exemple de "l’urbanisme transitoire" que la métropole souhaite développer, utiliser "des sites inoccupés ou à l'état de friches doit permettre de tester des projets innovants avant de les lancer de manière définitive", explique l’adjoint à l’Urbanisme Michel Le Faou.

La Biennale se déploie également dans l'intégralité du Musée d'art contemporain (MACLyon), au Musée des Beaux-Arts de Lyon et dans de nombreux lieux de la métropole et de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

C'est l'équipe du Palais de Tokyo, à Paris, qui assure le commissariat de l'édition 2020 et a parcouru le monde pour dénicher les artistes exposés.

En écho à la géographie de Lyon où se rejoignent le Rhône et la Saône, la Biennale s'intitule "Là où les eaux se mêlent", titre emprunté à un poème de Raymond Carver.

Venant de Bangkok, Buenos Aires, New York, Johannesburg, Mexico, Moscou ou Rome, mais aussi de Paris, Lyon ou Saint-Étienne, les artistes ont été invités à concevoir des œuvres "in situ" en tenant compte de l’histoire et de l’architecture des lieux.

Les entreprises de la région ont participé à ce défi, de la métallurgie à la chimie, en passant par le textile, le BTP ou l'automobile, des technologies de pointe aux savoir-faire traditionnels.

Résultat de cette fusion artistico-industrielle: les tuyaux labyrinthiques en acier inoxydable de la Coréenne Yona Lee, qui vit en Nouvelle-Zélande, le centaure mécanique de l'Italien Nico Vascellari, ou encore des systèmes digestifs sculptés, un tunnelier réinventé, des tissus étirés...

- Cuisine cristallisée -

La Suédoise Malin Bülow propose elle une vaste performance, "Elastic Bonding", où évoluent des danseurs emprisonnés dans des membranes textiles suspendues, qui semblent être des extensions de leur peau et se fondent dans l’architecture du bâtiment.

Le Français Jean-Marie Appriou dévoile une installation monumentale en fonte d’aluminium qui se déploie dans l’espace comme un roncier tandis que l'Anglaise Rebecca Ackroyd confronte à l’échelle XXL des usines Fagor ses sculptures de corps mutants et asexués.

Simphiwe Ndzube, artiste sud-africaine qui vit à Los Angeles, met en scène deux processions de sculptures hybrides, échos des thèmes qui hantent son travail, l'Apartheid et le post-colonialisme, tout en tissant des liens avec la révolte des canuts à Lyon.

Sa compatriote Bianca Bondi imagine une "cuisine cristallisée" sous un manteau de sel, clin d’oeil à la production d'électroménager des Usines Fagor.

L'énigmatique installation "Tetzahuitl" du Mexicain Fernando Palma Rodriguez met en scène 43 robes d'enfants qui montent et descendent lentement à l'aide d'un système robotique.

Mystérieux aussi "Evian Waters" de l'artiste suisse Pamela Rosenkranz: talc et poudre rose de maquillage emplissent un cercle au sol. Chaque jour, de l'eau minérale y sera déversée, créant rigoles et cratères dans les matières mixées.

Plus loin, la Coréenne Minouk Lim invite le visiteur le long d'un canal phosphorescent où progresse une boule de flipper géante. Au bord de l'eau, un costume traditionnel coréen semble attendre une lavandière.

A l'extérieur, une peinture de l'Américain Stephen Powers anime la façade.

Mais la Biennale de Lyon se veut "multi-sites" et des interventions d'artistes, en lien avec les habitants, essaiment dans toute la métropole. La Jeune création internationale se retrouve elle à l'Institut d'art contemporain (IAC) de Villeurbanne.

Pendant la Biennale, le public pourra aussi découvrir des expositions dans de nombreux lieux de la région, de Vienne (Isère) à Annemasse (Haute-Savoie), en passant par le couvent de La Tourette construit par Le Corbusier, à une trentaine de kilomètres de Lyon.

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