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Bollywood a rendez-vous avec le rock pour la 27e édition des Vieilles Charrues

L'ambiance kitsch et colorée de Bollywood le disputait jeudi à un parfum de nostalgie des années 80 sur la plaine de Kerampuilh, à l'ouverture de la 27e édition des Vieilles Charrues de Carhaix (Finistère), où Depeche Mode était attendu par ses fans.

Palais de maharadjas, disco-bus Bollywood, édifices en tous genres surmontés de banderoles colorées... Les festivaliers se prenaient en photo, amusés, devant le kitsch indien de la nouvelle déco du festival, répondant présents par leurs déguisements colorés.

Le traditionnel "tiré de charrue" en présence du maire de Carhaix, Christian Troadec, des frères Morvan, des chanteurs traditionnels à la très longue carrière, et du directeur du festival, Jérôme Tréhorel, a donné le coup d'envoi du festival, vers midi.

A l'image des récits épiques de Bollywood, l'éléphant mécanique de la compagnie Korbo, surmonté d'un dais où évoluaient des danseuses, a ensuite paradé dans la plaine de Kerampuilh, qui s'étend cette année sur 13 ha, soit 18 terrains de foot.

"Les Vieilles Charrues, c'est une bulle, un moment hors du temps où l'on oublie les soucis et où on se retrouve entre amis, en famille", confie Soizic, 55 ans, originaire de Binic (Côtes-d'Armor), qui vient depuis une dizaine d'années et arbore un chapeau de paille rose à fleurs jaunes "spécial festivals".

Eva, 16 ans, venue de Brest avec ses parents, a "tenu à se déguiser pour se mettre dans l'ambiance", tatouage éléphantesque sur le bras, couronne de fleurs, rouge à lèvres et chaussettes mauves.

Pour l'édition 2018, les organisateurs ont davantage pensé au confort des festivaliers, avec un nouvel espace détente, le "jardin", des hamacs, des plats de chefs étoilés bretons et un accès au site revu pour éviter les queues. Une tyrolienne a également été installée non loin de la grande roue.

- "Yeux qui pétillent" -

Après l'affaire Weinstein, le festival a par ailleurs lancé cette année une campagne anti-harcèlement. Outre le protocole déjà existant sur la conduite à tenir, pour les équipes, face aux comportements "à risques", des spots sont diffusés sur écran entre les concerts avec comme message: "Quand c'est non, c'est non. La différence entre la drague et le harcèlement, c'est le consentement".

Côté musique, Olli & the Bollywood Orchestra a ouvert le bal en fin d'après-midi, avec le Breton Ollivier Leroy accompagné de la chanteuse Kavita Baliga, vêtue d'un sari bleu, et de musiciens du compositeur de Slumdog Millionnaire, A. R. Rahman.

No Land, "hymne contre tout ce qui enferme et réduit la complexité de l'homme?", selon les mots du compositeur Olivier Mellano, a renversé l'ambiance de la scène Kerouac, convoquant la voix gutturale de Brendan Perry (Dead can dance) et les 30 musiciens du bagad de Cesson.

Vers 20H00, Marquis de Sade et son chanteur hiératique, Philippe Pascal, a renvoyé les dizaines de milliers de festivaliers dans les années 1980.

Après 36 ans d'absence, la légende de la cold wave française à l'esthétique post-punk, qui s'était séparée en 1981 après seulement quatre ans d'existence, a retrouvé le goût de la scène en septembre dernier à Rennes, avant d'enchaîner les rendez-vous scéniques. Avec son rock mature, sombre, voire âpre, le groupe mythique du rock hexagonal a donné jeudi un spectacle plein de fougue, avec un Philippe Pascal à la gestuelle mécanique déambulant sur scène face à un public charmé, qui applaudissait.

Le mastodonte du rock Depeche Mode était attendu plus tard dans la soirée sur la scène Glenmor. Parmi les fans, Delphine, 49 ans, a dessiné des coeurs et les initiales "DM" de son groupe fétiche sur ses joues, ses bras et son jean, où l'on pouvait lire "Je te mode", mélange de "je t'aime" et "Depeche Mode". "C'est notre génération, ça me rappelle ma jeunesse, les années 1980, je suis bouche bée et j'ai les yeux qui pétillent devant Depeche Mode", confie-t-elle.

L'édition 2017 des Vieilles Charrues avait attiré 280.000 visiteurs.

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