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Cannes: des Belges récompensés, une satire des ultra-riches remporte la Palme d'Or

Cinq ans après "The Square", le Suédois Ruben Östlund a raflé samedi une deuxième Palme d'or au 75e Festival de Cannes avec "Sans filtre", satire jouissive des super-riches et du luxe, sans conteste le film le plus divertissant de la compétition. 

Euphorique sur la scène du Grand théâtre Lumière, le Suédois à l'humour grinçant rejoint, à 48 ans, le club très fermé des doubles palmés, parmi lesquels les frères Dardenne et Ken Loach.

"Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film"

"Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film", a annoncé Vincent Lindon, le président du jury. "Lorsque nous avons commencé ce film, nous n'avions qu'un but: essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation", a déclaré le Suédois, en recevant son prix.

"Sans filtre" suit l'aventure de Yaya et Carl, un couple de mannequins et influenceurs en vacances sur une croisière de luxe. Un voyage qui tourne à la catastrophe. Le réalisateur livre une critique sans concession du capitalisme et de ses excès.

Alors que trois films belges étaient en compétition, la Belgique a raflé trois prix samedi soir lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes.
Le Grand Prix, deuxième distinction la plus prestigieuse, a été remise ex-aequo à la Française Claire Denis pour "Stars at noon" et au Belge Lukas Dhont, le benjamin de la compétition, pour "Close". Avec "Close" , le jeune prodige belge signe un film sur l'amitié et la responsabilité. Le long métrage plonge dans l'histoire de Léo et Rémi, 13 ans, amis depuis toujours jusqu'à ce qu'un événement impensable les sépare. 

Les rôles principaux sont endossés par les nouveaux venus Eden Dambrine et Gustav De Waele et les actrices Émilie Dequenne et Léa Drucker. "Je suis très ému. Merci au jury. Merci au Festival de Cannes. Merci à mon frère qui était là depuis le début. Nous faisons des films ensemble depuis l'âge de 12 ans", a déclaré Lukas Dhont sur scène.

Le prix spécial pour la 75e édition du Festival de Cannes a lui été remis à Jean-Pierre et Luc Dardenne pour "Tori et Lokita", qui sera distribué à l'automne prochain en Belgique. Avec ce neuvième long métrage présenté en compétition, les cinéastes livrent un récit poignant sur la clandestinité, plongeant dans l'histoire de deux jeunes exilés au lien indéfectible, venus s'établir en Belgique."
"Quand on préparait notre film, en janvier 2021, un boulanger de Besançon a fait une grève de la faim pendant 12 jours pour qu'on expulse pas de France son apprenti qui était de Guinée. C'est formidable. Notre film nous le dédions à ce monsieur", a déclaré Luc Dardenne sur scène, après les remerciements au jury faits par son frère Jean-Pierre.

Quant au film "Les Huit Montagnes" de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, il obtient, ex aequo avec "EO" du Polonais Jerzy Skolimowski", le Prix du jury.

Dans "Les Huit Montagnes", le duo de réalisateurs, en couple dans la vie comme au cinéma, explore à travers le temps les liens qui unissent deux amis, l'un de la ville et l'autre de la montagne. Avec ce film, Charlotte Vandermeersch fait ses premiers pas en tant que cinéaste. Quant à Felix van Groeningen, il avait, lui, déjà marqué les esprits en 2009 en arpentant, nu et en vélo, la Croisette avec l'équipe du film "La Merditude des Choses", à l'époque présenté à la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes.

"On voudrait remercier le festival de donner un podium aussi énorme à notre film. Et aussi les membres du jury. Waouw! Le prix du jury c'est très beau! Merci beaucoup", a réagi Charlotte Vandermeersch sur scène. "On a voulu réaliser un film qui parle de la vie dans toute sa fragilité et sa force. Toutes ces montagnes à traverser", a expliqué l'actrice et réalisatrice. "Je pense Félix, qu'on a été forts en faisant ce film ensemble et aussi très fragiles. Ce film nous a réunis, c'était nécessaire pour nous et c'était très beau. Je te remercie du fond de mon coeur. Je t'aime".

"C'était quelque chose d'un peu fou. Nous sommes Belges. Nous avons tourné en Italie, avec des acteurs italiens. Nous avons appris l'italien c'était un voyage exceptionnel (...) Ca a été une coopération fantastique entre la Belgique, l'Italie et la France", a pour sa part souligné Felix van Groeningen sur scène. 

"On voudrait encore remercier Paolo Cognetti, l'écrivain qui a mis son coeur dans ce livre et, nous, on a mis nos coeurs dans ce film. Et aussi notre fils Rufus pour son amour et sa patience avec nous", a conclu Charlotte Vandermeersch.

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