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D'"Adieu les Cons" à "Drunk", ces films qui se déconfinent

Ils sont sortis juste avant la fermeture des cinémas en octobre, mais n'ont pas dit leur dernier mot. D'"ADN" à "Garçon Chiffon" en passant par "Drunk" et "Adieu les Cons", une série de films prometteurs reviennent sur les écrans le 19 mai.

"Adieu les Cons", carton acide des César

Chronique drôle, tendre et acide de la société contemporaine, cette comédie d'Albert Dupontel avec Virginie Efira est probablement la re-sortie la plus attendue au cinéma. Le film revient auréolé de sept César, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Il retrace la rencontre de trois personnages, JB (Albert Dupontel, également à l'écriture du film), employé d'une obscure administration qui rate jusqu'à son suicide, Suze Trappet (Virginie Efira), malade en phase terminale qui n'a qu'un souhait avant de mourir : retrouver un fils auquel elle a donné vie sous X, et un archiviste aveugle, M. Blin, interprété par Nicolas Marié.

Humour absurde à la Monty Python, regard tendre sur des cabossés de la vie... Dupontel retrouve ses fondamentaux, trois ans après l'adaptation d'"Au revoir là haut", de Pierre Lemaître. Cette "tragédie burlesque" illustre "la difficulté de s'aimer dans un monde qui est répressif et anxiogène", a résumé le réalisateur à l'AFP. En une dizaine de jours d'exploitation, elle avait attiré 700.000 spectateurs en salles.

"ADN", les larmes et le rire

Récit sur le deuil et la quête identitaire, "ADN" est un drame foisonnant autour de l'Algérie, "madeleine de Proust" de la réalisatrice Maïwenn. Elle incarne elle-même le personnage principal, Neige, mère divorcée de trois enfants, très proche de son grand-père algérien (Omar Marwan) qui, en l'élevant, l'a sauvée de sa mère toxique (Fanny Ardant) et de son père "castrateur" (jouée par le metteur en scène Alain Françon).

Mais à la mort du patriarche, la famille se déchire. Choix du cercueil, des rites funéraires... Tout tourne au conflit. Neige va se lancer dans une quête identitaire qui la poussera à faire un test ADN et à demander la nationalité algérienne.

Cela lui permettra-t-il de faire son deuil ? De l'émanciper de sa famille ? Autant de questions soulevées par la réalisatrice qui a voulu faire de ce film "sur le deuil, un film sur la vie", comme elle l'a confié à l'AFP. Une ambition qu'elle parvient à atteindre en mêlant subtilement tristesse et joie.

Le film, sorti deux jours avant le confinement, n'a pu être vu que par 62.000 spectateurs.

"Drunk", ode alcoolisée à la vie

Voir "Drunk" et prendre un verre en terrasse : sacré meilleur film étranger lors de la cérémonie des Oscars, le dernier opus du Danois Thomas Vinterberg est une ode à la vie à travers une improbable et dangereuse expérience alcoolisée.

Le film suit quatre amis de toujours, enseignants dans le même établissement à la vie monotone près de Copenhague. Dont Martin, prof d'histoire dépressif en pleine crise de la quarantaine, joué par la star danoise Mads Mikkelsen.

La bande décide de s'inspirer d'une théorie selon laquelle l'homme serait né avec un léger déficit de taux d’alcool dans le sang. Ils boivent pour être en permanence à 0,5g d'alcool, du réveil jusqu'au dîner, et consignent scrupuleusement les effets de l'expérience.

Après des premiers résultats encourageants d'une ivresse libératoire, la situation dégénère - même si le film se refuse à la fois au jugement moral ou à toute glorification de l'alcool. "Drunk" est porté par le jeu de Mads Mikkelsen, qui montre notamment ses talents d'ancien danseur professionnel sur l'entraînante musique "What a life", dans une scène mémorable.

En octobre, le film avait attiré 222.000 spectateurs en une dizaine de jours.

"Garçon Chiffon" à fleur de peau

Premier long métrage de et avec Nicolas Maury, révélé au grand public avec la série "Dix pour cent" dans le rôle d'Hervé, l'assistant extraverti, "Garçon Chiffon" raconte l'histoire d'un comédien à fleur de peau, en pleine introspection.

Le comédien-réalisateur incarne Jérémie, un acteur en devenir qui peine à faire décoller sa carrière, tandis que sa vie sentimentale est mise à mal par une jalousie maladive. Un beau jour, il quitte Paris pour se réfugier chez sa mère (Nathalie Baye) et tenter de mettre de l'ordre dans sa vie.

"Dans le cinéma, je ne trouvais pas de héros masculin à ma mesure. Ce premier film sur la fragilité est une +mélan-comédie+ très incarnée", a confié à l'AFP Nicolas Maury.

"Être chiffon, c'est être une fille ou un garçon qui a conscience de la fragilité de son tissu intime, quelqu'un déchiré de partout", estime-t-il. "Je préfère ce genre de personnages. Vouloir relever ou aider un personnage, ça travaille l'inconscient du spectateur".

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