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David Lopez lauréat du prix du Livre Inter pour "Fief"

Le jeune romancier David Lopez, 32 ans, a reçu lundi le prix du Livre Inter pour "Fief" (Seuil), un premier roman décapant, à la fois tendre et rageur, écrit dans une langue explosive.

Le roman récompensé par le jury constitué de 24 auditeurs de la radio publique avait été l'un des livres les plus remarqués de la rentrée littéraire de l'automne et comptait parmi les finalistes des prix Renaudot et Medicis.

Le livre a été choisi à la majorité absolue au 2e tour par 14 voix. Le jury d'auditeurs était présidé cette année par la romancière Leïla Slimani, lauréate du prix Goncourt en 2016.

"Fief aurait pu s'appeler Aquarium", confiait le jeune auteur à un journaliste de l'AFP lors des Correspondances de Manosque en septembre. Quelque part entre banlieue et campagne, une bande de copains tournent en rond comme des poissons dans leur bocal. L'histoire est racontée par Jonas boxeur amateur et fumeur de joints. Les potes s'appellent Ixe, Habib, Poto, Lahuiss, Romain, Sucré... Les journées s'étirent monotones. On joue aux cartes, on fume, on procrastine. "J'ai voulu raconter ce qu'on fait quand on ne fait rien", expliquait le romancier lors de son entretien avec l'AFP.

Le contraste est saisissant entre ces vies étriquées et la langue vive et foisonnante, utilisée par David Lopez pour l'illustrer. On songe à Céline mais surtout à Louis Calaferte, deux auteurs que le jeune écrivain, formé au rap, admire.

Sportif de bon niveau (il pratique sérieusement la boxe et le cyclisme), diplômé de sociologie, David Lopez, originaire de Nemours (Seine-et-Marne), est venu à l'écriture en passant par le master de création littéraire mis en place à l'université Paris 8 par les romanciers Olivia Rosenthal et Vincent Message.

"Fief" n'est pas un récit autobiographique même si "la bande, les galères, les parties de cartes interminables ont existé", admet le romancier.

Il serait réducteur aussi de faire de "Fief" un simple (et brillant) exercice de style ou un traité de sociologie sur les zones périurbaines. Il s'agit bien d'un roman (sur l'amitié et l'isolement), souvent drôle, où chaque phrase est d'une précision qui frappe le lecteur. David Lopez se garde de juger ses personnages mais ne cache pas son empathie à leur égard.

Créé en 1975, le prix du Livre Inter suscite généralement un fort engouement populaire et les livres primés sont quasiment assurés de figurer parmi les meilleures ventes.

L'an dernier, le prix avait été décerné à Jean-Baptiste Del Amo pour "Règne animal" (Gallimard).

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