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Days Off: la musique et rien que la musique avec David Byrne, Étienne Daho, Nils Frahm

L'ex-Talking Heads David Byrne pour sa seule date française, Étienne Daho et sa pop toujours plus moderne, Nils Frahm le talentueux entremetteur d'électro et de classique : le Days Off qui débute samedi à Paris célèbre toute la diversité des musiques actuelles.

Pour sa 9e édition, le festival organisé par la Philharmonie de Paris jusqu'au 8 juillet poursuit son exploration des esthétiques musicales modernes et des passerelles qui les relient, "avec une programmation qui se veut aussi exigeante que populaire", promet le programmateur Vincent Anglade.

L'équilibre est ténu mais semble bien trouvé. A lui seul, David Byrne, programmé mardi, agglomère ces deux ambitions : à 66 ans, l’Écossais opère un retour flamboyant avec l'excellent "American Utopia", son premier album solo en 14 ans, qui renoue avec la verve des meilleurs disques de Talking Heads qui ont autant nourri Radiohead qu'Arcade Fire.

A la tête de ce groupe avant-gardiste qu'il fonda en 1974, il a considérablement élargi les frontières de la pop et du rock, aussi à l'aise dans les murs suintants du CBGB's, haut lieu du punk new yorkais, que dans le cadre feutré du Pantages Theatre de Los Angeles où Jonathan Demme a immortalisé leurs concerts dans le documentaire "Stop Making Sense".

Byrne voit son nouveau spectacle comme "le plus ambitieux depuis +Stop Making Sense+".

"Pourtant, beaucoup de festivals français ont été frileux. La dernière fois qu'il était venu à Paris, c'était à l'Olympia il y a neuf ans et ce n'était pas complet. Beaucoup se sont dit c'est un artiste qui coûte cher mais ne remplit pas. Nous avons cru en lui et toutes les places ont été vendues", se félicite Vincent Anglade.

Si quelques billets pourraient être remis en ventes le jour même, les autres concerts très attendus - MGMT le 4 juillet, Daho le 7, Seu Jorge qui reprendra David Bowie avec l'Orchestre national d'Ile-de-France le 8- affichent également complets.

- Déclinaisons piano -

"Ces têtes d'affiche, ce sont les belles feuilles qui poussent aux branches du Days Off, mais les racines du festival c'est plutôt Nils Frahm, Keren Ann & Quatuor Debussy ou encore la soirée +Piano Marathon+", affirme le responsable des musiques actuelles à la Philharmonie de Paris.

L'Allemand Nils Frahm, qui mêle musique électronique et piano acoustique, ouvrira samedi le festival. Il a eu carte blanche pour cette journée et a notamment invité le collectif bruxellois de musique contemporaine Echo Collective, qui va réinterpréter l'album "Amnesiac" de Radiohead.

Flavien Berger, une des figures montantes de la pop hexagonale, qui se produira dimanche, a aussi eu carte blanche et proposé à trois labels d'assurer des dj-sets sur le toit de la Philharmonie.

"Piano marathon" convoquera neuf musiciens parmi lesquels la Française Vanessa Wagner ou l'Anglais Tom Rogerson qui a collaboré avec Brian Eno, qui proposeront les déclinaisons multiples de cet instrument le temps d'un parcours dans plusieurs espaces de la Cité de la musique.

"Cette soirée peut intéresser une partie du public du classique et une partie du public des musiques actuelles. Elle compose l'ADN de Days Off par la diversité des musiques qu'elle va proposer", affirme Vincent Anglade, persuadé d'avoir "beaucoup à écrire en allant dans cette direction, même si on ne peut pas faire un festival entier avec cette seule matière".

"Days Off dépasse le simple cadre de la pop et englobe les musiques actuelles qui piochent dans tous les genres, insiste-t-il. On standardise beaucoup ces musiques et ça ne leur fait pas du bien. Alors que les artistes sont de plus en plus tournés vers d'autres styles, les festivals se standardisent de plus en plus, avec les mêmes noms, les mêmes programmations. Et nous expliquent que ce qui les différencie c'est la bouffe, la qualité des toilettes, etc."

"Nous, nous n'offrons pas des food-trucks, des ateliers macramés où je ne sais quoi d'autre, nous nous concentrons sur la musique."

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