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De "Catherine" à "Guy", Alex Lutz, roi de la métamorphose sur scène et à l'écran

Alex Lutz, récompensé vendredi d'un César du meilleur acteur pour sa performance bluffante dans le rôle d'un "has been" de la chanson, dans son propre film "Guy", est l'un des fers de lance d'une nouvelle génération d'humoristes et un roi de la transformation physique.

Aujourd'hui sacré au cinéma, le comédien de 40 ans s'est déjà illustré tant sur scène qu'à la télévision.

Depuis 2011, sur Canal Plus, il incarne Catherine, la secrétaire aigrie et snobe dans le célèbre duo satirique "Catherine et Liliane" qu'il forme avec Bruno Sanches.

Repéré par Pierre Palmade et Sylvie Joly dont il met en scène en 2005 le dernier spectacle "La Cerise sur le gâteau", Alex Lutz fait ensuite ses débuts seul en scène au Point Virgule, tremplin parisien de l'humour, avec une galerie irrésistible de personnages masculins et féminins dont il prend les mimiques.

Alex Lutz a fait ses classes dès 17 ans au Théâtre de Strasbourg au sein de la compagnie de Pascale Spengler, puis en créant sa propre troupe, "Le Coût de la Pomme". Il joue et met en scène Brecht, Lagarce ou Beckett, ainsi que ses premières pièces.

En 2015, le tandem "Catherine et Liliane" se retrouve au générique du "Talent de mes amis", comédie sur l'obsession de la réussite, son premier film qu'il réalise et interprète, aux côtés d'Alexandra Lamy, Sylvie Testud et Jeanne Moreau.

Alternant ses facettes d'humoriste, acteur et scénariste, Alex Lutz, récompensé par le Molière de l'humour en 2016, enchaîne une cinquantaine de films et séries dont "OSS 117: Rio ne répond plus" de Michel Hazanavicius, "Ma part du gâteau" de Cédric Klapisch, "Sous les jupes des filles" d'Audrey Dana, "Les Visiteurs: la Révolution" de Jean-Marie Poiré...

- Plus vieux de 30 ans -

Avec "Guy", son deuxième long métrage devant et derrière la caméra, récompensé de deux César (acteur et musique), Alex Lutz livre une nouvelle et remarquable métamorphose en se vieillissant de trente ans pour incarner une ancienne gloire de la chanson, tout en abordant avec lucidité le thème du temps qui passe.

Parmi les coups de coeur de la Semaine de la critique, "Guy" a été présenté en clôture de cette section parallèle du Festival de Cannes. Le film met en scène un jeune journaliste, Gauthier, et Guy Jamet, artiste de variété devenu "has been".

Selon sa mère, Gauthier serait le fils illégitime du chanteur qui, au même moment, tente de revenir dans la lumière avec un double "best of". Le jeune homme décide de contacter l'artiste sans lui révéler cette filiation et lui propose un documentaire.

Le poids des ans et les heures de gloire qui ne reviendront pas, ont rendu aigri cet artiste de fiction que le spectateur a pourtant l'impression de connaître, tant Alex Lutz a mélangé les caractéristiques de plusieurs vrais chanteurs des années 60 et 70.

"Dans +Guy+, il y a du Herbert Léonard, du Guy Marchand, du Michel Delpech, du Julien Clerc pour certains côtés, et même du Frank Michael… Je crois que chaque spectateur y retrouve quelque chose d'un ou des chanteurs qu'il aime, qui pour un slow, qui pour l'artiste favori de sa mère", dit Alex Lutz, récompensé pour sa performance par le Prix Lumières du meilleur acteur décerné par la presse étrangère en poste en France.

Alex Lutz pousse l'exercice de la métamorphose en incarnant ponctuellement sur scène Guy Jamet, lors de quelques concerts avec un répertoire de chansons spécialement créés pour le long métrage.

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