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De Joan Baez à Lucienne Renaudin Vary, Jazz in Marciac joue le "décloisonnement"

Du jazz évidemment, mais aussi des notes de musique classique, de baroque et de funk : le festival Jazz in Marciac (Gers) jouera le "décloisonnement" entre les genres pour sa 41e édition, avec Joan Baez à l'honneur.

On décèle tout de suite une volonté de surprendre: c'est Lucienne Renaudin Vary, lauréate en 2016 des Victoires de la Musique Classique du haut de ses 17 ans, qui inaugurera la soirée d'ouverture du festival, vendredi.

Et si la jeune trompettiste classique laisse de côté Offenbach et Vivaldi le temps d'un soir pour se consacrer au jazz, "une autre passion qui la ronge depuis l'âge de dix ans", le ton est donné.

Les deux habitués de Jazz in Marciac (JIM) qui lui succèderont sur scène confirment d'ailleurs cette première impression.

Le trompettiste de La Nouvelle-Orléans Wynton Marsalis mêlera ainsi son cuivre à celui du Franco-Libanais Ibrahim Maalouf, connu pour son habilité à mixer musique orientale, jazz et rock.

L'édition 2018 célèbre un anniversaire symbolique : celui des 300 ans de la création de La Nouvelle-Orléans, berceau bien connu du jazz.

C'est en hommage au "multi-culturalisme" et au "bouillonnement musical du delta du Mississippi" que JIM se place cette année sous le signe du mélange des genres.

"Le creuset néo-orléanais intégrait déjà au début du XXe siècle des expressions musicales qui, loin de s'exclure, finirent par s'éclairer les unes les autres", souligne le communiqué de presse de l’événement.

D'où l'idée de faire de cette édition celle du "décloisonnement", avec l'ambition de revenir à un jazz qui accueille, "dans sa quête de liberté musicale, tous ceux pour qui l'expression individuelle par l'improvisation prime sur les codes".

Marciac verra donc jouer cette année des artistes au répertoire inhabituel. Le groupe français "Trio Airés", coutumier de Ravel et Tchaïkovski, rivalisera avec le Quatuor Debussy, spécialiste de la musique de chambre.

- Joan Baez et Santana -

Face à ces écarts, le festival n'oublie pas pour autant ses classiques. L'emblématique Joan Baez, icône des années 60 et 70, passera par Marciac pour sa tournée d'adieux intitulée "Fare thee well".

La cérémonie de clôture mettra à l'honneur le guitariste Carlos Santana, qui, en "maître incontournable de la fusion stylistique", devrait se sentir à l'aise avec l'inflexion de cette année.

En parallèle des concerts, JIM propose des masters classes à destination des élèves-musiciens du conservatoire, des stages de claquettes ou encore des messes gospel.

Jazz in Marciac avait été créé en 1978 à l'initiative d'une poignée d'amateurs. D'abord consacré au jazz traditionnel, il se concentre sur des formations de La Nouvelle-Orléans, avant de se diversifier et de devenir l'un des plus importants festivals d'Europe.

La plupart des grands noms du jazz s'y sont produits: Bill Coleman, Lionel Hampton, Dizzy Gillespie, Stan Getz, Keith Jarrett...

L'été dernier, l'Américaine Norah Jones, star du jazz aux huit Grammy Awards, y était particulièrement à l'honneur.

Les organisateurs du festival, qui se déroulera cette année du 27 juillet au 15 août, espèrent avoir "autant de public que l'an passé". L'édition anniversaire des 40 ans de JIM avait réuni près de 242.000 personnes.

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