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Didier Decoin, un touche-à-tout à la tête de l'académie Goncourt

Marin averti, fier de son titre de président des Écrivains de marine, Didier Decoin, 74 ans, nouveau président de l'académie Goncourt, incollable sur le fait divers ou l'Asie, est un touche-à-tout aussi passionné par la littérature que le cinéma.

Membre de l'académie Goncourt depuis 1995 (il en fut longtemps le benjamin), lui-même ancien lauréat du plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, Didier Decoin était jusqu'à présent secrétaire général de la vénérable institution et, à ce titre, avait la lourde charge d'annoncer chaque automne le nom du lauréat du Goncourt.

Fils du cinéaste Henri Decoin, né à Boulogne-Billancourt le 13 mars 1945, Didier Decoin a d'abord été journaliste à France Soir avant de collaborer à plusieurs journaux comme Le Figaro ou les Nouvelles littéraires. Il a participé à la création du magazine VSD et travaillé sur Europe 1. Féru de navigation, il a longtemps été chroniqueur à la revue Neptune Moteur.

Incollable sur le fait divers, volontiers disert, il est notamment l'auteur d'un "Dictionnaire amoureux du fait divers".

Parallèlement au journalisme, il entame une carrière de romancier. Il a 20 ans lorsqu'il publie son premier livre, "Le Procès à l'amour". Celui-ci sera suivi d'une vingtaine de titres, dont "John l'Enfer" pour lequel, en 1977, il reçoit le prix Goncourt.

Amoureux de l'Asie, il a publié en 2017, "Le bureau des jardins et des étangs", retraçant le parcours d'une jeune et modeste Japonaise, du XIe siècle, qui va expérimenter la vie à la cour impériale.

- "maquereaux au vin blanc" -

L'académie Goncourt le faisait rêver enfant. "Mes parents étaient très amis avec Gérard Bauer qui siégeait chez les Goncourt et entrer à l'académie Goncourt était un des buts de ma vie", a-t-il rappelé lundi.

Apprenant en 1995 qu'il avait été choisi pour rejoindre l'académie il se souvient avoir voulu "fêter ça avec un festin". "Mais j'étais en tournage dans le Cotentin... Je suis allé tout seul dans le restaurant du village et ce qu'il y avait de plus délicieux sur la carte c'étaient des maquereaux au vin blanc en conserve... Je me suis fait deux boîtes de maquereaux en conserve... et j'étais tellement content que j'ai trouvé cela délicieux", dit-il en riant.

A deux reprises, il a assuré la présidence de la Société des gens de lettres (SGDL). Il a également été l'un des fondateurs de la SCAM (Société civile des auteurs multimédia).

Également scénariste pour le cinéma, il travaille pour des réalisateurs comme Marcel Carné, Robert Enrico, Henri Verneuil, et Maroun Bagdadi avec qui il recevra, pour le film "Hors-la-vie", le prix spécial du jury au festival de Cannes.

Mais c'est à la télévision que Didier Decoin consacre l'essentiel de ses activités. Auteur de très nombreux scripts originaux et d'adaptations, et après avoir dirigé pendant trois ans et demi la fiction de France 2, il reçoit en 1999 le Sept d'Or du meilleur scénario pour "Le Comte de Monte-Cristo" (mini-série télévisée diffusée en 1998).

Il a présidé le Festival International des programmes audiovisuels (FIPA), devenu aujourd'hui le Fipadoc.

Didier Decoin vit en partie en Normandie sur la presqu'île du Cotentin. Il est marié et est père de trois enfants. Son fils Julien Decoin est aussi écrivain.

Sa nouvelle fonction va l'empêcher de profiter autant qu'avant de ses loisirs, c'est-à-dire "regarder des films à la télévision et sur Netflix", mais qu'importe.

Il reconnaît que sa vraie passion c'est "le plaisir de la lecture". "Je ne peux pas m'en passer". Aujourd'hui, dit-il, "je suis fou de joie. L'Everest pour moi, c'est de présider cette petite compagnie".

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