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Edouard Baer, "plus près de toi" à la radio, à la télé, au café

Depuis deux ans, il brosse le portrait lyrique et décalé de la France qui se lève tôt dans la matinale "Plus près de toi" sur Radio Nova: Édouard Baer s'apprête à poursuivre ce dialogue impromptu à la télé, à l'heure où l'apéro se prolonge.

"Tout ce qui est à venir n'est-il pas pire que ce qui a déjà eu lieu ?": derrière cette question digne d'une épreuve de philosophie au baccalauréat, se pose le thème d'"En direct avec Édouard Baer", une émission "fantasque et sans filtre" diffusée en direct ce jeudi (20h50) sur Paris Première.

"J'aime bien les trucs à rallonge", concède sérieusement l'animateur qui révéla son inépuisable verve oratoire il y a plus de 20 ans, déjà chez Nova avec Ariel Wizman ("La grosse boule") puis sur Canal+, dans la parodique "À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant en commun leur illustration sur support audiovisuel".

Pour son retour cathodique, Édouard Baer souhaite "conserver la tonalité" de ce qu'il propose à la radio.

Une sorte de happening qui tentera de renouer avec ce qui se faisait de plus croustillant en la matière dans les années 70-80. En l'occurrence, le "Samedi Soir" que Philippe Bouvard animait en direct de chez Maxim's et évidemment "Droit de réponse" immortalisé par ses débats parfois houleux menés par Michel Polac, quand il n'était pas débordé par "les bastons" sous la fumée des cigarettes.

"Fumer à la télé c'est drôle", digresse Édouard Baer, qui reçoit l'AFP chez lui en plein coeur de Paris. "Je voulais enfumer mon émission. J'ai demandé si on avait le droit d'avoir des vapoteuses, des fausses pipes. Parce que ça donne une intensité assez belle dans la lumière. Mais bon..."

Le trublion a cependant eu carte blanche. "Chez Paris Première, ils ne savent d'ailleurs pas ce qu'il y aura dedans", sourit-il. Face à lui, une représentante de la chaîne, mi-amusée, mi-inquiète, espère grappiller quelques informations.

- Ubiquiste flamboyant -

Bon prince, Édouard Baer dévoile quelques détails de son émission: pêle-mêle, interviendront dans les 90 minutes imparties quelque 37 invités - "Un peu trop, je crois bien" - parmi lesquels pas mal d'amis: Alain Chabat, François Rollin, Atmen Khelif...

"Il y aura aussi Alexandre Astier ("Kaamelott"), qui va rendre hommage aux grandes entrées sur scène d'autrefois à la télévision. Nostalgie pure", se délecte l'artiste-animateur de 51 ans, qui se dit soudain que "ce ne sera peut-être même plus la peine d'avoir du contenu si on réussit l'entrée d'Alexandre Astier! On ira juste boire un coup après..."

Et même pendant d'ailleurs, car tout ce beau monde sera réuni dans un café du XIe arrondissement parisien.

La liberté de ton primera. Comme à la radio, où Édouard Baer improvise à l'envi des soliloques, dont certains sont devenus cultes sur internet. "Je pars de l'humeur dans laquelle je suis réellement et puis après c'est la musique qui aide à sortir les mots", ajoute celui qu'on entend slamer sur un morceau du dernier album de Shaka Ponk. Côté musique, il est en ce moment plutôt Ennio Morricone ou François de Roubaix.

"J'ai quelques fonds musicaux comme ça pour l'émission télé, un héroïque, un mélancolique, un mystérieux... J'aime ces musiques très chargées en émotions. Dans les films des années 70-80 ils n'y allaient pas mollo", rit ce fan de Bertrand Blier dont il sera à l'affiche du prochain film "Convoi Exceptionnel", avec Gérard Depardieu.

Édouard Baer écrit actuellement un scénario qui pourrait le ramener bientôt à la réalisation de son quatrième long métrage. De quoi compromettre une troisième saison sur Nova, une maison à laquelle il se dit "très attaché". "Si je fais du cinéma ou du théâtre ça va être compliqué. Là, je me lève à 5h du matin. C'est un rythme qui ne me convient pas du tout", soupire cet ubiquiste, qui rendossera pour la troisième fois le costume de maître de cérémonie au festival de Cannes, le 8 mai.

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