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Electro: AaRON rallume la flamme

AaRON revient: porté par l'électrisant morceau "The flame", le duo parisien livre vendredi quatre titres, parcours fléché vers un Zénith à Paris en fin d'année et, surtout, un nouvel album très attendu.

Grosse surprise: il y a deux chansons en français, "Odyssée", qui donne son nom à l'EP (mini-album), et "Sauvages", alors qu'auparavant l'anglais était roi dans leur travail.

"C'est vrai qu'à part notre titre +Le tunnel d'or+ et un morceau qu'on jouait seulement en live sur la première tournée, il n'y avait pas de chansons en français", acquiesce Olivier Coursier, rencontré avec son comparse par l'AFP.

"On s'était dirigés vers l'anglais par la force des choses (leurs influences sont britanniques), mais j'ai continué à écrire en français, toujours dans mon coin. Olivier m'a poussé, +le quatrième album, il faut que ce soit comme un premier!+", rebondit Simon Buret, mère française et père américain.

Olivier qui voyait bien dans les carnets de Simon "quelques textes en français pas utilisés, très beaux, c'était dommage" est ravi d'avoir relevé le "défi": "que ce soit homogène avec nos chansons en anglais, pas deux choses séparées".

"C'est tout ce qu'on cherche dans AaRON, ne jamais s'enfermer. Le succès peut être très enfermant, c'est génial, hein, mais quand il vient on se dit +ouh là, ai-je le droit d'aller dans cette direction là?+. Depuis le début avec Olivier, on repousse toujours les limites". Ils ne se sont jamais répétés depuis leur hit "U-Turn (Lili)", sur la BO du film "Je vais bien, ne t'en fais pas" (2006).

- "La mèche continue à brûler" -

Leurs mélodies séduisent toujours avec leurs accents pop-synthétiques. "On aime brouiller les pistes, jusqu'à ne plus savoir si c'est une guitare qu'on entend", dixit Olivier.

Dans le clip de "The flame", lâché en éclaireur en décembre dernier, et qu'ils ont réalisé, on les voit danser tous les deux dans une boîte de nuit déserte - Le Palace, à Paris. Simon, blouson façon Ryan Gosling dans "Drive" et Olivier, chemise à motifs baroques, finissent dans un haka comme les All Blacks pour éloigner "le mauvais œil et faire fuir les démons, pour lancer l'album" sourit le premier.

Le tout réalisé dans un plan séquence échevelé qui n'a nécessité que dix tentatives. On peut y voir "deux types qui trippent", mais aussi, comme d'habitude avec eux, plusieurs "couches de lecture", comme le dit Simon.

Le dancefloor à damier est ainsi l'échiquier-monde "où chacun cherche sa place". Et le visuel qui accompagne la vidéo, où on voit le duo accoudé sur une mini-échelle, en train de faire un selfie? "L'échelle sociale, que tout le monde essaye de gravir et le smartphone, la nouvelle bible aujourd'hui, cette lumière divine que tout le monde espère, pour tromper la mort", poursuit-il.

L'EP se clôt sur une version piano-voix de "The flame", traversée par une tension sourde. "Oui, ce n'est pas une comptine, c'est la mèche qui continue à brûler", s'amuse Simon. Détonation espérée avec l'album.

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