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En lice à Saint-Sébastien avec "Proxima", Eva Green confie son attirance pour les personnages complexes

L'actrice française Eva Green a confié samedi à l'AFP son attirance pour les personnages complexes, à l'image de l'astronaute qui doit se séparer de sa fille pour vivre son rêve qu'elle incarne dans "Proxima", en compétition au festival de Saint-Sébastien (nord de l'Espagne).

"J'ai vraiment aimé l'idée de cette femme astronaute déchirée entre poursuivre son rêve et devoir abandonner sa fille. C'est toujours intéressant pour un acteur d'incarner un personnage en proie à un conflit", a expliqué Eva Green.

"Proxima" est réalisé par la Française Alice Winocour. "Elle est très exigeante, elle vous pousse en dehors de votre zone de confort, ce que j'apprécie, parce que j'aime la difficulté, j'aime devoir dépasser mes limites", a ajouté l'actrice, notamment remarquée comme James Bond girl en 2006 dans "Casino Royale", ainsi que dans la série d'horreur victorienne "Penny Dreadful".

De fait, Eva Green s'est soumise à un entraînement physique rigoureux pour entrer dans la peau de Sarah, une spationaute française qui s'entraîne à l'Agence spatiale européenne, à Cologne.

"J'ai dû faire de la musculation parce que les femmes astronautes doivent avoir un dos solide pour pouvoir porter les combinaisons spatiales, qui sont très très lourdes ", a-t-elle expliqué.

"Les films qui se passent dans l'espace en donnent parfois une idée glamour, mais en fait, aller dans l'espace, c'est très dur pour le corps. Il faut être un peu fou pour le faire, ce sont des superhéros !".

Dans le film, qui a été tourné dans de vrais centres d'entraînement d'astronautes, Sarah est sélectionnée pour rejoindre l'équipage de la mission "Proxima", qui doit passer un an sur la Station spatiale internationale, en vue d'un voyage vers Mars.

- Une relation mère-fille qui se brise -

Mais cela signifie se séparer de sa petite fille de sept ans, qui va devoir vivre avec son père. Alors qu'elle subit les épreuves les plus exigeantes, Sarah doit se faire à l'idée qu'elle doit abandonner Stella si elle veut vraiment réaliser son rêve d'aller dans l'espace.

Le film tourne davantage autour des relations humaines que des effets spéciaux, montrant comment se brise la relation entre une mère et sa fille - interprétée par Zélie Boulant, "une actrice d'une profondeur surprenante pour son âge, très spontanée et avec beaucoup de grâce", selon Eva Green.

Le fait que la réalisatrice et l'actrice principale soient des femmes montre que l'industrie du cinéma évolue, d'après elle.

"C'est un film formidable parce qu'il prend un point de vue féministe, c'est très stimulant de voir une femme astronaute, qui rivalise dans un environnement masculin, dans lequel elle doit bien sûr travailler et s'entraîner plus dur simplement pour être considérée comme une égale", a commenté Eva Green.

Quoi qu'il en soit, il y a encore du pain sur la planche, estime-t-elle. "Les femmes devraient recevoir le même salaire que les hommes, que ce soit au cinéma, dans les entreprises ou dans n'importe quel domaine où elles font le même travail qu'eux. Là, il n'y a pas encore eu beaucoup de progrès...".

"Proxima", filmé en anglais, français, allemand et russe, dont la distribution compte également l'Américain Matt Dillon et l'Allemand Lars Eidinger, est en compétition avec 15 autres films pour recevoir la Concha de Oro (Coquille d'or), qui sera décernée samedi prochain.

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