Peut-on tout pardonner? La réponse d’ Eric-Emmanuel Schmitt, qui présente son dernier roman

Eric-Emmanuel Schmitt était sur le plateau du RTLINFO 13H pour présenter son nouveau roman, "La Vengeance du pardon", paru chez Albin Michel. Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences. Avec son sens du suspense psychologique, l'écrivain franco-belge fait naviguer le lecteur entre vengeance et pardon.

L’être humain est-il plus enclin à se venger plutôt qu’à pardonner ?, l'interroge Caroline Fontenoy. Pour Eric-Emmanuel Schmitt, il ne faut pas attendre "la paix en soi", mais prendre la décision de pardonner. L’auteur distingue différents types de pardons, certains n’étant en réalité "qu’une forme de vengeance", explique-t-il. L'un de ses personnage pardonne "pour avoir le beau rôle" en visant sa "propre paix", estime-t-il.

La famille d’Eric-Emmanuel Schmitt se trouvait à l’aéroport de Zaventem le 22 mars 2016, le jour des attentats précisément, rappelle notre journaliste. Même si sa famille s’en est sortie indemne, l’auteur a l’impression d’avoir vécu "dans sa chair" les attentats de Bruxelles. S’il prône le pardon, il souligne qu’on peut parfois être "confronté à l’impardonnable". "Chacun de nous a le droit de dire, là cela excède la pardon", juge-t-il.

"J’ai fait du mal parce que je n’ai pas entendu ce qu’on m’a dit, j’étais pas assez présent", confie Eric-Emmanuel Schmitt. "Je m’en sens infiniment coupable", explique-t-il, gardant cette culpabilité dans le but de ne pas reproduire ses erreurs. "Je cherche plus à être meilleur que serein", conclut-il.

Juré du Prix Goncourt, Eric-Emmanuel Schmitt indique que ce rôle est une "très lourde responsabilité". Écrivain qui n’est resté jamais resté dans l’ombre — "certains me détestent à cause de ça", souligne-t-il –, il apprécie d’avoir l’opportunité de mettre la lumière sur d’autres.