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Espagne: opération policière pour arrêter un rappeur condamné pour des tweets

Une opération policière était en cours mardi matin dans le nord-est de l'Espagne pour arrêter un rappeur condamné à une peine de prison pour des tweets attaquant la monarchie et les forces de l'ordre, a indiqué la police.

Ce rappeur, Pablo Hasel, s'était barricadé lundi dans l'université de Lérida, en Catalogne, avec des dizaines de soutiens afin de tenter d'empêcher une arrestation qui suscite la controverse en Espagne.

"Nous sommes entrés dans l'université et avons entamé l'opération destinée à faire respecter la décision judiciaire" sur son arrestation, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police régionale catalane.

L'opération a été lancée à 06H30 (05H30 GMT) par les agents des Mossos d'Esquadra qui sortaient un à un les soutiens de Pablo Hasel, enfermés avec lui dans l'université.

"Il y a quelques barricades qui ont été préparées" pour empêcher l'accès de la police "mais aucun incident grave pour le moment" n'a eu lieu, a ajouté le porte-parole de la police.

Ce rappeur avait jusqu'à vendredi soir pour se rendre volontairement en prison et commencer à y purger sa peine de neuf mois pour des tweets dans lesquels il qualifiait notamment les forces de l'ordre espagnoles de "mercenaires de merde", les accusait de torture et d'assassinats et s'en prenait également à la monarchie.

"Ils devront venir m'enlever et cela servira aussi à dépeindre l'État sous son vrai visage, celui d'une fausse démocratie", avait-il déclaré à l'AFP au téléphone vendredi.

Plusieurs manifestations parfois tendues en soutien au rappeur ont eu lieu ces dernières semaines à Madrid et Barcelone, tandis que plus de 200 personnalités du monde culturel hispanophone, dont le réalisateur Pedro Almodóvar et l'acteur Javier Bardem, ont signé une tribune en sa faveur.

L'affaire est devenue une véritable épine dans le pied du gouvernement de gauche et surtout de sa principale composante, le Parti socialiste. Sur la défensive, l'exécutif a promis lundi dernier "une réforme" pour que les "excès verbaux commis dans le cadre de manifestations artistiques, culturelles ou intellectuelles" ne relèvent pas du droit pénal et ne se traduisent plus par des peines de prison.

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