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Etienne Daho aux Trans Musicales, 40 ans d'histoires

"Je vais fêter mes 40 ans." Étienne Daho a le sourire pour son retour à Rennes, à l'occasion des Trans Musicales, festival où il était monté sur scène la première fois en 1979 avec un collectif improbable.

Entre les deux fils dénudés de la dynamo: tel était le nom de ce drôle de conglomérat. "Je me souviens des répèts', surtout", confie Étienne Daho à l'AFP. "C'était comme un collectif de plein d'artistes, ils avaient demandé à plein de gens de venir, moi j’étais une sorte de membre décoratif de la scène rennaise, je n'avais dit à personne que je faisais de la musique encore".

"Je sais qu'il y avait un truc disco, un refrain, on devait chanter +Chboing Chboing+ (rires), mais c'est une période de flou artistique, je ne me souviens pas si j'ai chanté ou pas, mystère..."

En riant, il se rappelle que soudain "tous les gens ont commencé à applaudir: un pote à nous avait fait le pari de passer à poil derrière nous, ça a été le +highlight+ (sommet)".

- "C'est allé super vite!" -

Un an plus tard, en 1980, il remonte sur scène aux "Trans" sous le nom d'Etienne Daho Junior, épaulé par des membres du groupe Marquis de Sade. La genèse de l'attelage est rocambolesque.

Un jour, Daho va à Paris "voir une boîte de disque (maison de disques, ndlr), où le mec me dit +avec ça, tu ne signeras jamais+ alors qu'il avait à peine écouté ma cassette".

Le soir même, de retour à Rennes, il croise en boîte, de nuit cette fois, Frank Darcel, guitariste de Marquis de Sade: "Il me dit +t'as envie qu'on travaille avec toi?+ et on a commencé à répéter avec la rythmique de Marquis de Sade et Frank. On a fait des maquettes, très bien, mais pour moi hors de prix, j'ai mis des années à payer ça (rires)".

Ce deuxième passage aux "Trans"? "C'était super, cinq chansons pour rigoler, aucune idée de faire carrière, on le fait c'est tout. Mais il y a les premiers papiers dans la presse, ça a changé quelque chose, on m'a proposé d'enregistrer, et puis après, c'est allé super vite!"

"Je vais fêter mes 40 ans, tu te rends compte ! Je ne sais pas où sont passées toutes ces années (rires), mais ça c'est un autre sujet", souffle-t-il à 63 ans.

Cette célébration se fera avec deux soirées, mercredi et jeudi au Théâtre National de Bretagne (TNB) où il jouera "Eden", son album mal reçu en 1996 - "On s'était fait jeter avec le premier single!" (rires) - mais qui passe très bien aujourd'hui avec ses vibrations "drum'n'bass et jungle".

- "Pionnier, important" -

Daho connaît évidemment très bien les géniteurs des Trans Musicales.

Jean-Louis Brossard et Béatrice Macé, duo toujours à la tête du festival, il les croise une des rares fois où il va à la fac d'anglais, à la fin des années 1970. "A la fin du cours, on s'est parlés, Jean-Louis avait une collection de 45 tours chez lui assez impressionnante, on est restés amis".

Un autre père fondateur des "Trans", Hervé Bordier, n'est plus de l'aventure, mais tient une place particulière dans l'histoire de Daho.

C'est lui qu'il côtoie en premier, dans un cercle d'amis communs. "Hervé organisait des concerts, se rapprocher de lui me rapprochait du milieu de la musique. Il avait organisé un concert avec Nico (ex-chanteuse du Velvet Underground), je m'étais occupé un peu d'elle, c'était merveilleux pour moi".

L'homme fut aussi disquaire "à Disc 2000, où il y avait tous les trophées que je rêvais d'avoir, que je mettais des mois à me payer, le Velvet Underground, Syd Barrett, etc".

Et puis Hervé Bordier a été pour lui "pionnier, important": "il m'a jeté sur scène, alors que je ne voulais pas y aller, donc merci à lui".

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