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Faut-il écouter le nouvel album de Johnny Hallyday ?

A l'approche du deuxième anniversaire de la mort de Johnny, on pouvait s'attendre à ce qu'il y ait du mouvement du côté des maisons de disques. Universal, qui a travaillé quarante-quatre ans avec l'Idole, propose de revisiter douze titres, en version symphonique. Quoi de plus logique : elle a fait appel à Yvan Cassar. C'est lui qui a ajouté une touche de grandiose aux concerts du rockeur, en invitant sur la scène du Stade de France un orchestre symphonique et des choeurs en 1998. Pendant 15 ans, il a assuré les arrangements, en studio et sur scène. Amélie Schildt a pu écouter le nouvel album en avant-première.

Pour aboutir à ce nouvel opus, réalisé sans Johnny, Yvan Cassar a travaillé sur base de bandes sons. Des enregistrements de la voix du chanteur quand il répétait ses concerts, des prises en studio non exploitées ou même des voix de live. 'Toutes les chansons qui sont sur cet album sont des chansons que j'ai faites avec lui, arrangées pour lui, dont j'ai parlé avec lui", précise Yvan Cassar sur les ondes de RTL, histoire de garantir une forme d'authenticité de cet album. A la voix inimitable du Taulier s'ajoutent 80 musiciens et des choeurs.


Quels sont les 12 titres ?

Beaucoup d'incontournables. "L'envie", "Diégo, libre dans sa tête", "Quelque chose de Tennessee". Et bien sûr, "Que je t'aime", qui ouvre le disque, précédé par une introduction monumentale. Pas vraiment une surprise pour ceux qui ont suivi de près la carrière de l'Idole, puisqu'il s'agit de la même introduction jouée sur scène en 1998. Sur certains refrains, Cassar a même jugé bon de retirer la voix du rockeur, afin de laisser pleurer les violons. On entendrait presque chanter le public, entonnant à tue-tête des "Que je t'aime" à répétition. Mais cette version studio vous donne juste l'impression d'un triste vide. Celui des foules qui ne chanteront plus.

Pour les orchestrations, le schéma est le même pour "Requiem pour un fou" : on retrouve la version historique de 1998 au Stade de France, mais cette fois sans Lara Fabian. La reprise du titre d'Aznavour "Sur ma vie" qui clôturait le même concert de 98 est elle aussi très semblable à celle de l'époque. Mais là encore sans l'ambiance de stade.


Oublié, le rock

Ce qui manque surtout cruellement à cet album, ce sont les sonorités rock. Mais c'est le choix d'Yvan Cassar, qui a banni batterie et autres basses. Cela n'empêchera pas le grand public de prendre plaisir à découvrir ou redécouvrir des titres forts. Johnny entonnant "M'arrêter là" en 2003, pour annoncer une fin de carrière - avant de changer d'avis. "Un jour où l'autre / M'arrêter là / Trouver les mots / Trouver l'endroit." Ou encore une reprise magistrale d'Edith Piaf, "Non je ne regrette rien", qui se prête particulièrement bien aux arrangements symphoniques.

L'une des vraies surprises, c'est la nouvelle version du "Chanteur abandonné", dépoussiérée avec brio. La réorchestration symphonique a le mérite de faire particulièrement bien ressortir la puissance vocale de Johnny.

Yvan Cassar a voulu ressusciter la magie des concerts les plus grandioses qu'il a créés avec Hallyday. Mais la magie résidait tout précisément dans ces lives et la communication avec le public, qui contribuait encore davantage au grandiose.

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