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Festival de Cannes: dans "Everybody Knows", "on peut sentir l'Espagne", dit Bardem

"Ce film est plus espagnol que bien des films espagnols", estime Javier Bardem, qui ouvrira le Festival de Cannes mardi avec "Everybody Knows" de l'Iranien Asghar Farhadi. Après "Escobar", il y joue à nouveau aux côtés de sa femme Penélope Cruz.

Dans "Everybody Knows", l'acteur espagnol est Paco, un vigneron. Il va retrouver son ex-petite amie Laura (Penélope Cruz), à l'occasion d'un mariage dans leur village espagnol natal. Mais les festivités vont être bouleversées par un drame familial.

Huitième long métrage du réalisateur d'"Une séparation" - qui outre ses films en Iran, avait tourné en 2014 en France "Le Passé" avec Bérénice Bejo -, ce thriller psychologique, en lice pour la Palme d'or, est cette fois tourné en Espagne.

"Quand il m'a dit pour la première fois qu'il voulait faire un film en Espagne et en espagnol, j'ai pensé +Vraiment? Ok, c'est courageux", raconte l'acteur de 49 ans dans un entretien à quelques journalistes à Paris, dont l'AFP.

"Puis j'ai vu +Le Passé+, et j'ai compris qu'il pouvait le faire", ajoute-t-il, soulignant que le film est "différent" de "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen, dans lequel il jouait déjà avec Penélope Cruz.

"Le film de Woody Allen est un film sur les clichés" de Barcelone, explique-t-il. "Mais chez Asghar, c'est différent", car "il est très réaliste".

"Je vous le dis, ce film est plus espagnol que bien des films espagnols qui sont tournés en Espagne !", lance-t-il.

"On peut sentir l'Espagne. Je crois en ce pays, en ces gens", poursuit-il, indiquant avoir apporté avec Penélope Cruz quelques éléments au réalisateur "sur le langage essentiellement".

"Mais il en savait déjà beaucoup", poursuit-il. Au final, "99% du film vient de lui".

Javier Bardem dit aussi retrouver dans le film tous les ingrédients "d'un film de Farhadi", qui aime montrer "des personnages simples, bons, ouverts, qui se retrouvent dans des situations difficiles, de conflit".

"Dans ce cas, c'est même encore plus élaboré avec le thriller", souligne-t-il. "Il y a un aspect qui vous donne envie d'en savoir plus et vous tient en haleine, et en même temps vous regardez un film de Farhadi".

- "Rien de personnel" -

Dans "Everybody Knows", Javier Bardem joue aussi à nouveau avec sa femme, avec qui il a déjà partagé l'affiche cette année du biopic "Escobar" de Fernando León de Aranoa.

C'est la neuvième collaboration entre les deux acteurs.

"On a fait Escobar, puis on a fait ce film, juste l'un après l'autre. On s'est dit +ok, stop+. Arrêtons un peu", ajoute-t-il.

Jouer ensemble "est bien plus simple" pour la vie de famille, "mais en même temps, on doit être sûr que les personnages et les histoires valent le coup", estime l'acteur, marié depuis 2010 avec sa compagne, avec qui il a deux enfants.

"Et il faut faire une séparation claire entre la fiction et la réalité", note-t-il. "Une fois rentrés à la maison, on ne parle plus de tout ça", poursuit le comédien à la carrure d'ex-rugbyman, soulignant qu'Asghar Farhadi "ne leur a jamais demandé d'amener rien de personnel sur le plateau".

Avec ce film, Javier Bardem foulera à nouveau le tapis rouge de Cannes, où il avait notamment reçu en 2010 le prix d'interprétation pour "Biutiful" d'Alejandro Gonzalez Inarritu.

"J'ai connu des hauts et des bas" à Cannes, constate-t-il. "J'ai présenté +No Country for old men" des frères Coen, qui "a été bien reçu", et lui a valu un Oscar.

"Et j'ai aussi été hué et je me suis presque fait jeter des choses à la figure pour +The Last Face+ (de Sean Penn), qui est considéré comme un des pires films de l'histoire du festival, ce avec quoi je dois dire que je ne suis pas en désaccord", poursuit-il.

"C'est un grand honneur d'ouvrir un festival aussi exceptionnel avec un film d'Asghar Farhadi. Mais c'est aussi un risque".

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