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Festivals jazz et musiques du monde: de l'infiniment petit à l'infiniment grand

Les festivals estivaux, en jazz ou musiques du monde, vont de l'infiniment grand avec Jazz in Marciac qui s'étire sur trois semaines à l'infiniment petit avec Les Nuits Cajun, devenues La Nuit Cajun après avoir failli disparaître.

Ces deux festivals ont des points communs: leurs créateurs respectifs, Jean-Louis Guilhaumon (70 ans) et Didier Lonjard (63 ans), sont d'anciens enseignants et ils sont nés dans de petites villes rurales, Marciac (Gers) et Saulieu (Côte-d'Or). Mais ils ont connu des trajectoires opposées.

Entre ces deux extrêmes, plusieurs centaines d'autres prospèrent, aux tailles, philosophies et esthétiques diverses.

Les géants

Festivals à plusieurs millions de budget, dont les fréquentations se chiffrent en centaines de milliers de spectateurs, qui durent plusieurs semaines.

. Jazz in Marciac (25 juillet-15 août): son budget frôlera, comme en 2018, les 5 millions d'euros. Ce qui permet à l'un des plus gros festivals de jazz au monde d'attirer des pointures du genre comme Gregory Porter, George Benson, Chick Corea, Ahmad Jamal, mais aussi de la world music comme Gilberto Gil ou de la pop comme Sting.

Près de 60.000 spectateurs se sont pressés sous le chapiteau de 5.000 places en 2018, et le festival revendique pour cette dernière édition 250.000 visiteurs, avec le "off".

. Interceltique de Lorient (2-11 août): l'un des plus anciens festivals de musique du monde en France avance un budget de 6,6 millions et environ 750.000 personnes en 2018. Il joue la carte de la diaspora celtique dans le monde. L'accent est mis chaque année sur un pays ou une région: cette année, la Galice.

Les thématiques

De tailles et budgets variables, ils défendent un style de musique, boogie-woogie, reggae, cajun et zydeco de Louisiane...

. Nuit Cajun (28 septembre). Les Nuits Cajun, nées en 1994, ont failli ne pas passer l'année. La municipalité de Saulieu, qui a repris la gestion en 2016 après la faillite de son association, a jeté l'éponge. Son fondateur, le Morvandiau Didier Lonjard a contacté le maire de Saint-Sernin-du-Bois, près du Creusot, "un vieux copain qui m'a prêté sa salle".

Mais le festival s'est réduit comme peau de chagrin, avec une soirée au lieu de quatre, hors saison, et "zéro euro" de budget: "Les techniciens et les groupes sont bénévoles, à l'exception des anglais de Rough Chowder".

. Festival de boogie de Laroquebrou (8-11 août). Cette petite ville du Cantal accueille les mordus de boogie-woogie, pour le plus grand festival mondial du genre. Sur un parquet monté dans le gymnase du collège, des couples venus de loin s'adonnent à leur danse fétiche au son du piano.

. Bagnols Reggae Festival (26-28 juillet). Né en 2002, le festival de cette cité gardoise a changé de nom plusieurs fois, son budget 2019 est estimé à 800.000 euros. S'y produiront cette année quelques groupes jamaïcains réputés (Third World, Morgan Heritage...) et l'Ivoirien Tiken Jah Fakoly.

Les atypiques

Se distinguent par leur caractère original, comme Les Traversées de Tatihou (Manche) où les soirées suivent les rythmes des marées, ou Parfum de Jazz dans la Drôme, exclusivement féminin.

. Parfum de Jazz (11-24 août). Organisé dans 15 communes de la Drôme Provençale par le trompettiste Alain Brunet, ancien conseiller au ministère de la Culture, c'est le seul festival français 100% féminin.

- Traversées de Tatihou (23 août-1er septembre). Ses concerts organisés sur l'île inhabitée de Tatihou sont organisés en fonction de l'heure des marées. Le public s'y rend à pied à marée basse en traversant les parcs à huîtres de la baie de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), et reviennent à la nuit par le même chemin, éclairés par des torches, pour d'étranges processions. S'y côtoient groupes folk celtiques et de pays francophones.

- Mens Alors (6-10 août). Ce festival à l'esprit familial, organisé à Mens dans l'Isère, obéit à trois principes: inviter des musiciens décalés, de la chanson, de la pop ou du jazz, les faire se rencontrer, et leur verser à tous le même cachet, quelle que soit leur notoriété. Cécile McLorin Salvant, franco-américaine et nouvelle sensation mondiale du jazz vocal, y fera étape.

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