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Hommage national à Claude Lanzmann, "intellectuel engagé" et "poète"

Le philosophe Bernard-Henri Lévy a ouvert jeudi à Paris l'hommage national à Claude Lanzmann, le réalisateur de "Shoah" décédé à 92 ans, saluant l'"intellectuel engagé et querelleur", le "poète" et le "héros".

"Lanzmann, comme Orphée, était un poète. Il était un poète sauvage dont les vers étaient des voies ferrées, des herbes folles, des forêts de bouleaux, des silences, des noms", a salué BHL dans son éloge funèbre prononcé dans la cour d'honneur de l'hôtel militaire des Invalides à Paris.

Visiblement ému, il l'a comparé à "Orphée" "qui a fait le voyage en enfer" et "a pris le risque extrême d'aller, sans se retourner, et non pas une, ni deux, mais maintes fois, chercher son Eurydice aux visages innombrables mais effacés", l'Euridyce "que lui était, par-delà les morts, le peuple juif ressuscité".

"Chez ce Lanzmann orphique", "qui n’avait pas craint, naguère (...) de défendre sa patrie les armes à la main, il y avait vraiment l’idée que la force peut être juste et que le peuple juif se doit, lui aussi, d’être fort", a-t-il poursuivi.

"Avant le poète, il y eut, encore une fois le héros. Avant le grand intellectuel engagé et querelleur, il y a eu le jeune maquisard, bouillant d'intrépidité et de vie, frère d'armes des meilleurs de la France Libre", a salué l'intellectuel.

"C’est tout cela qui fait que Claude Lanzmann méritait que sa dépouille, avant d’aller rejoindre, au cimetière du Montparnasse, non loin de celle de Sartre et de Simone de Beauvoir (qui fut sa compagne, ndlr) le caveau où l’attendent Paulette, sa mère, Evelyne, sa sœur, Monny de Boully, et Felix, son infortuné petit garçon, repose, quelques moments, dans cette cour carrée des Invalides", a-t-il estimé.

"Merci à ce juste qui a brisé l'enchainement des morts et libéré tant de paroles", "la France lui devait cela", a-t-il conclu.

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