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Italie: la justice se prononce sur le prêt au Louvre de "L'Homme de Vitruve"

La justice italienne doit se prononcer mercredi sur l'autorisation de sortie du territoire de "L'Homme de Vitruve", célèbre dessin réalisé par Léonard de Vinci, qui doit être prêté au musée du Louvre pour une grande exposition consacrée au maître toscan.

Le tribunal administratif régional (TAR) de Vénétie, qui doit statuer sur ce dossier, avait suspendu le 8 octobre l'autorisation de sortie du territoire de ce dessin.

Le tribunal avait été saisi par une association de défense du patrimoine italien, Italia Nostra, pour laquelle ce prêt viole le code des biens culturels.

Ce dernier dispose que "ne peuvent sortir du territoire les biens constituant le fonds principal d'une section spécifique" d'un musée, d'une galerie d'art, bibliothèque, collection d'art ou bibliographique.

"L'Homme de Vitruve", conservé à la Galerie de l'Académie à Venise et assuré pour une valeur d'un milliard d'euros, est avec la Joconde l'une des œuvres les plus célèbres de Léonard de Vinci. Ce petit dessin sur papier (34 cm x 24 cm)représente les proportions de l'anatomie humaine.

Dans sa décision du 8 octobre, le TAR avait également suspendu l'accord signé fin septembre à Paris entre le ministère italien de la Culture et le Louvre pour l'échange d'œuvres de Léonard de Vinci et du peintre Raphaël.

En vertu de cet accord, Rome doit prêter au musée parisien cinq œuvres de Léonard de Vinci pour une grande exposition commémorant le cinquième centenaire de la mort du maître de la Renaissance qui s'ouvre le 24 octobre au Louvre.

Outre le célèbre "Homme de Vitruve", quatre dessins doivent faire le voyage, dont Etude de paysage et Etude pour l'Adoration des Mages, ainsi qu'une dizaine d'oeuvres prêtées par divers musées italiens.

En retour, des peintures et dessins de Raphaël seront prêtés à l'Italie pour l'exposition qui lui sera consacrée au musée du Quirinal à Rome en mars 2020.

Le ministère italien de la Culture avait jugé il y a quelques jours "incompréhensible" la suspension du prêt décidée par le tribunal administratif.

L'échange a été décidé "selon les règles spécifiques de sauvegarde (des oeuvres) édictées par les musées", ce qui apparaîtra avec "clarté et transparence" lors de l'audience de ce mercredi, avait-il assuré.

Le précédent gouvernement italien, dans lequel la Ligue du Nord de Matteo Salvini avait un poids prépondérant, avait renâclé à prêter les oeuvres et marqué sa mauvaise humeur au sujet de l'exposition du Louvre.

Il avait insisté sur le fait que De Vinci, mort il y a cinq cents ans, était d'abord Italien, même s'il avait vécu les trois dernières années de sa vie en France.

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