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Jarry très ému quand notre présentateur Olivier Schoonejans lui pose une question sur son père: "Je m'étais pourtant dit surtout tu ne pleures pas"

Ce mercredi, Jarry était l'invité d'Olivier Schoonejans dans le RTL INFO avec VOUS. L'humoriste et acteur français est le héros du téléfilm "A tes côtés" qui sera diffusé la semaine prochaine sur RTL-TVI. L'occasion de parler de l'amour entre un père et son fils que tout oppose mais que la lutte contre la maladie réunit. 

Ce téléfilm, c'est votre idée. C'est votre histoire. Vous étiez un peu le vilain petit canard de la famille à une époque ?

"Oui, je viens d’une famille de vigneron et j’ai trois frères. J’avais beaucoup de mal à m’entendre avec mon papa qui était chasseur, pêcheur. Moi je rêvais et j’aspirais à d’autres choses. J’ai voulu écrire cette histoire parce qu’il est décédé il y a 18 ans d’une tumeur au cerveau et le jour où il a appris qu’il était condamné, il m’a demandé de l’accompagner en disant que de toute façon comme on ne s’aime pas, ça ne va pas nous faire de mal."

C’est dur parce que dans le film votre père qui est joué par Didier Bourdon dit : "De toute façon entre nous il n’y a pas d’amour". Votre père vous a dit ça ?

"On n’est pas très loin de la réalité. C’est-à-dire que l’on ne se connaissait pas. Moi j’ai vraiment vécu une enfance et une adolescence où je me disais tout le temps que j’avais dû être adopté. J’avais l’impression de ne pas être né au bon endroit. Et en fait j’ai appris à découvrir cet homme pendant les 9 derniers mois de sa vie. On est devenus fusionnels. Et je dis souvent qu’en mourant, je suis né. J’avais envie de raconter cette belle histoire parce que je suis sûr que chez eux les gens qui nous écoutent se disent que eux aussi ont eu ce sentiment de ne pas être au bon endroit ou de se sentir si différent des gens qui les entourent. Il y a des raisons à tout et la vie nous tend toujours la possibilité de se réconcilier et de dire aux gens qu’on aime qu’on les aime."

C’est aussi le message. Au-delà de se demander pourquoi je suis le vilain petit canard de la vie, il y a aussi cette question de comment est-ce que je vais faire pour me rapprocher de quelqu’un que j’aime avant qu’il ne soit trop tard…

"C’est exactement ça. Je crois qu’on attend tous parfois des choses un peu dramatiques pour avoir le courage de dire "je t’aime", "je te pardonne", "j’aurais aimé". Et moi je crois qu’il ne faut pas attendre la maladie, l’accident, la disparition. Il faut le dire de notre vivant. Il faut mettre son ego de côté. Et dire aux gens qu’on aime qu’on les aime. J’ai retraversé cette histoire au travers de ce téléfilm et je suis très content de l’avoir en plus joué avec Marie-Anne Chazel et Didier Bourdon qui sont pour moi deux exemples de comédiens. Ce téléfilm est très inspiré de mon parcours."

Et c'est une facette que l’on connaît moins de vous. Dans votre film, vous vous faites appeler par votre vrai prénom, Anthony. Qui vous appelle encore Anthony aujourd'hui ?

"Ma mère. Et puis quelques ex encore en colère."

Qui n’avaient pas vu le vent tourner c’est ça ?

"(Rires)… C’était important pour moi de m’appeler Anthony dans le film parce que je n’avais pas envie de mentir. Je voulais vraiment être le plus sincère possible."

Il dirait quoi, aujourd'hui, votre papa Marcel en vous voyant ? Il vous dirait quoi ? "Bravo fils, ça y est" ?

"Ah là là, ce n’est pas le jour pour me dire ça… En plus, la dernière fois que je suis venu j’ai pleuré et là je m’étais concentré dans le couloir en me disant "surtout tu ne craques pas, tu ne pleures pas". Tu envoies une image de toi hyper masculine…"

Il ne faut pas pleurer pour pleurer. Mais c’est une question que je me pose parce qu’on vous voit épanoui avec vos enfants, on vous voit papa poule en tout cas dans ce que vous montrez. Et lui, s’il voyait ça qu’est-ce qu’il dirait ?

"J’ai fait ce film parce que quand il est mort dans mes bras, mon père m’a dit: "Vis". Et je crois qu’il me dirait merci d’être vivant. Je suis désolé (les larmes aux yeux)"

Il y avait une autre question sur le téléfilm. Terrence Telle, le comédien au corps musclé qui joue toutes ses scènes en slip. Ça a été ?

"Cela donne plus du tout l’envie de pleurer. Je trouve que c’est bien de ramener le slip au cœur du foyer parce que on a sous-estimé cette lingerie masculine et féminine. Aujourd’hui tout le monde porte des caleçons très larges. Il faut revenir à quelque chose qui donne envie de se balader dans certaines pièces. Non mais je suis très heureux d’avoir travaillé avec ce comédien qui est quelqu’un d’extraordinaire."

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