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Jazz: Géraldine Laurent ajoute avec "Cooking" un nouveau plat à sa carte

Avec son nouveau disque "Cooking", dont les compositions seront au menu de ses concerts parisiens les 3 et 4 janvier au Sunside, la saxophoniste Géraldine Laurent ajoute à sa carte un nouveau plat, pimenté.

"On s'est dit que nous allions entrer en cuisine", a déclaré à l'AFP la musicienne à propos de l'enregistrement de ce disque, "le plus proche possible des conditions du live".

Pour elle, entrer en studio et monter sur scène répond au même processus de création qu'un chef lorsqu'il coiffe sa toque et enfile son tablier: "L'art culinaire est un art très particulier, assez étonnant, et je trouve qu'il a beaucoup de similitudes avec l'art de la musique, et plus particulièrement du jazz avec sa part d'improvisation".

"On travaille beaucoup la technique, on répète beaucoup, et à un moment donné les choses se mettent en place", poursuit l'altiste. "Et puis vient le concert, là c'est le coup de feu, il faut servir, proposer quelque chose à déguster pour le public, qui va être éphémère et disparaître très vite".

Afin d'élaborer de nouvelles saveurs musicales, Géraldine Laurent s'est entourée de la même brigade que sur son disque précédent: Paul Lay devant le piano, Donald Kontomanou à la batterie, et la contrebasse de Yoni Zelnik pour apporter le liant.

- Plutôt cuisine traditionnelle -

En guise de mise en bouche, Géraldine démarre "Cooking", sorti mi-octobre, par trois compositions au tempo rapide, où sa sonorité légèrement acide et le mordant de ses attaques réveillent les tympans, comme un agrume les papilles.

Deux autres, plus longues, moins survoltées, "Early Bass Master" et "Day Off", où le groupe concocte une musique d'une belle richesse aromatique, font office de plats de résistance.

Plutôt cuisine traditionnelle que nouvelle cuisine ou cuisine fusion, Géraldine Laurent, dont les maîtres sont Sonny Rollins et Charlie Parker, se situe dans un courant mainstream, avec un attachement à la tradition du bebop et du hard bop.

D'ailleurs, "Cooking" est un clin d'oeil à la gastronomie, mais aussi au titre d'un album de Miles Davis datant de 1956.

Géraldine Laurent a fait ses gammes à Niort, où elle est née il y a 44 ans. Son amour de la bonne chère et de la gastronomie est le fruit d'un héritage familial. "Ma grand-mère cuisinait, mon grand-père cuisinait, ma mère cuisine, mon père cuisine, j'ai des souvenirs de langoustines mayonnaise de mon papa", confie cette bonne vivante.

Son talent et sa persévérance lui ont valu de décrocher en 2008, non pas un macaron au Michelin, mais le Prix Django-Reinhardt du meilleur musicien de jazz de l'année.

Elle a été d'ailleurs la première femme à décrocher ce prix depuis la création en 1954 de l'Académie du Jazz qui le décerne.

Car jazz et haute cuisine ont un autre point commun: les femmes n'y ont encore qu'une petite part du gâteau.

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