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L'électro "rétrofuturiste" de Daft Punk au coeur du film "Tron: L'héritage"

Le réalisateur de "Tron : L'héritage", Joseph Kosinski, grand fan de Daft Punk, a travaillé pendant trois ans avec le duo électro français, qui a composé pour le film une bande originale "rétrofuturiste" mariant synthétiseurs et orchestre symphonique.

L'association entre Daft Punk et "Tron" semble à bien des égards évidente, tant le duo aime à explorer les relations entre technologie et humanité.

En 2006, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, qui apparaissent systématiquement cachés derrière des masques de robot, étaient venus présenter à Cannes leur premier film, "Daft Punk's Electroma", une oeuvre expérimentale qui racontait la quête désespérée de deux robots pour devenir humains.

Joseph Kosinski le raconte sans détours: il a monté son film en fonction de la musique.

"Ca a été un peu surréaliste de s'asseoir pour un petit déjeuner avec eux il y a trois ans et demi et de leur dire : +Je fais ce film, 'Tron', et je pense que vous seriez parfaits (pour en faire la bande originale)+ et de découvrir que nous étions créativement sur la même longueur d'onde", expliquait-il à l'AFP y a quelques semaines.

"Nous voulions faire une bande originale classique, qui mélangerait musique électronique et orchestrale de façon unique".

Les deux musiciens, qui font une apparition dans le film, ont élaboré une symphonie interprétée par une centaine de musiciens, sachant "dès le départ" qu'ils ne pourraient pas se contenter de synthétiseurs et d'ordinateurs.

"Le violoncelle était déjà là il y a 400 ans et le sera encore dans 400 ans. Mais les synthétiseurs, qui ont été inventés il y a 20 ans, n'existeront certainement plus dans 20 ans. Les synthés sont un très bas niveau de l'intelligence artificielle", a confié Thomas Bangalter au magazine britannique Dazed and Confused.

"Ce projet est de loin le plus stimulant et le plus complexe dans lequel nous ayons jamais été impliqués", soulignait-il.

Presque exclusivement instrumentale, la musique que le duo a composée est ample et parcourue d'une tension au service des images. Elle s'inscrit dans l'esthétique épurée de Daft Punk, à la recherche du "rétrofuturisme ultime", et arrive à combiner la puissance des instruments classiques et électroniques, à la manière d'un Vangelis.

Pour les fans du duo phare de la French Touch, cette bande-originale est un événement en soi, le dernier album studio de Daft Punk, "Human after all", remontant à 2005.

Et si le film en lui-même a été accueilli tièdement par la presse, le travail de Daft Punk (publié dès le mois de décembre) a été salué par la critique: "Parmi tous les acteurs de ce +reboot+, ils sont manifestement ceux qui ont su le mieux comprendre et restituer toute la profondeur du projet", écrit Libération.

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