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L'œuvre humaniste et moderne du peintre Marcel Gromaire exposée à Sète

Le musée Paul Valéry de Sète (Hérault) présente à partir de samedi 130 peintures et dessins de Marcel Gromaire (1892-1971), artiste indépendant et humaniste, dont l'oeuvre allie une palette simplifiée à l'extrême et une géométrisation vigoureuse des volumes et des formes.

L'exposition "Marcel Gromaire, l'élégance de la force", proposée à Sète jusqu'au 23 février avant de gagner le nord de la France, embrasse toute la carrière de l'artiste, qui a défini son écriture plastique entre rigueur cubiste, expressionnisme et réalisme.

Elle réunit ses chefs-d’œuvre les plus connus – notamment le saisissant "La Guerre" (1925) dont les soldats déshumanisés par les uniformes sont inspirés de la terrible expérience des tranchées vécue par Gromaire pendant la Première Guerre mondiale.

On peut également admirer la Partie de cartes (1925) ou ses paysages urbains New-York, Brooklyn Bridge (1950) et Paris, Notre-Dame (1956), dont les couleurs vibrantes et le dessin schématisé se rapprochent de l'art du vitrail.

La richesse de l'oeuvre de Marcel Gromaire apparaît à travers ses sources d'inspiration récurrentes: le quotidien difficile et les aspirations des prolétaires de la terre et de l'industrialisation, le nu, l'art roman, les peintres primitifs flamands, la lumière des Flandres et les couleurs terreuses du Hainaut.

- "Je déteste la facilité" -

"Je suis resté fidèle à mon pays, parce que nulle part je ne me sens plus à l’aise que dans sa magnifique lumière, dans sa couleur profonde; parce que les hommes y sont beaux de travail et d’effort, et que je déteste la facilité.

Parce que de son sol ont jailli les cathédrales et les beffrois; parce que de Jean Mabuse à Henri Matisse en passant par Watteau, il est un pays de peintres", disait l'artiste, né à Noyelles-sur-Sambre (Nord).

A 19 ans, le jeune homme abandonnera rapidement des études de droit pour se consacrer à la peinture, mais aussi à la gravure, puis au renouveau de la tapisserie d'Aubusson ou encore à la critique de cinéma.

Ami de Matisse qui le conseille au début de sa carrière et de Fernand Léger, Gromaire travaille pourtant à l’écart des groupes et courants de son époque, tout en intégrant les apports de la modernité et en rejetant toute rupture avec la tradition.

Son rayonnement intellectuel en fait le porte-parole de l’art indépendant durant les années 1920 à 1950. Il sera un des professeurs de la sculptrice franco-américaine Louise Bourgeois, figure majeure de l'art contemporain.

Le Musée national d’Art moderne de Paris a consacré une grande exposition à Gromaire en 1963 ainsi que le musée des Beaux-Arts de Lille en 1966. La Kunsthalle de Bâle (Suisse) avait programmé une rétrospective dès 1933.

L'exposition itinérante présentée à Sète sera ensuite visible à La Piscine – musée d’Art et d’Industrie André-Diligent de Roubaix (Nord) du 14 mars au 21 mai 2020.

Ces institutions culturelles, ainsi que le musée Eugène-Boudin de Honfleur (Calvados) se sont associés pour monter l'exposition Gromaire, avec la participation exceptionnelle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et le soutien de la galerie parisienne de la Présidence.

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