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L'ULB honorera le réalisateur Ken Loach malgré certaines critiques

(Belga) L'Université libre de Bruxelles (ULB) honorera, le jeudi 26 avril prochain, huit personnalités en leur remettant les insignes de docteur honoris causa. Christiane Taubira, Siegi Hirsch, Ahmet Insel et Ken Loach, ainsi que quatre scientifiques choisis par les facultés, recevront ainsi la plus haute distinction universitaire.

Des organisations juives ont fait valoir mardi leur opposition à la distinction du cinéaste britannique Ken Loach. Pour le Centre communautaire laïc juif David Susskind, Continuité des anciens résistants juifs de Belgique, L'Enfant caché, L'Union des déportés juifs de Belgique - Filles et fils de la déportation et L'Union des étudiants juifs de Belgique, qui se sont exprimés conjointement, l'aptitude du réalisateur à mettre en relief les inégalités sociales ne peut éluder sa "haine obsessionnelle d'Israël". Les associations l'accusent d'être incapable de dénoncer l'antisémitisme et le négationnisme lorsqu'ils s'expriment au sein même de sa famille politique. Elles pointent notamment une réponse jugée ambiguë lors d'une interview en septembre dernier sur la remise en cause de la Shoah. L'ULB défend cependant son choix. Après son interview polémique, Ken Loach avait publié un communiqué pour démentir formellement donner un quelconque crédit aux thèses révisionnistes. "L'Holocauste est aussi réel que la Seconde Guerre mondiale elle-même", y avait-il écrit. Le cinéaste a été choisi par le Conseil académique de l'ULB en raison de son "œuvre militante relative aux conflits sociaux et la lutte pour le droit des travailleurs ou des immigrés clandestins". "Nous ne souhaitons pas en déplacer la focalisation vers le conflit israélo-arabe, ce qui serait en dénaturer totalement la signification et la dimension", explique mardi l'université. Si ses prises de position dans le cadre de ce conflit attirent les critiques de ses opposants, l'ULB ne voit aucun élément de son parcours qui permettrait d'étayer des accusations d'antisémitisme ou de révisionnisme. Aucune de ses œuvres ne traite de ce conflit. Le soutien au boycott académique d'Israël, qui lui est reproché, n'est pas la position de l'ULB, mais on ne peut le disqualifier pour autant, poursuit l'université dans son communiqué. L'institution conclut en réaffirmant son engagement contre toute forme de racisme, d'antisémitisme et de négationnisme. (Belga)

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