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La 43e cérémonie des César s'ouvre avec un ruban blanc, en soutien aux femmes

Ruban blanc à la poitrine, le cinéma français a affiché vendredi sa mobilisation contre les violences sexistes ou sexuelles faites aux femmes lors de la cérémonie des César qui pourrait récompenser les films "120 battements par minute" et "Au revoir là-haut", favoris.

"Ce soir je porte ce ruban blanc, comme beaucoup d'autres ici, en soutien à la lutte contre les violences faites aux femmes, et bien entendu contre les violences faites à chacun", a déclaré la chanteuse et actrice Vanessa Paradis, présidente de cette 43e cérémonie, avant d'ouvrir officiellement la soirée.

Réunis salle Pleyel à Paris, les 1700 invités, parmi lesquels la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les homme Marlène Schiappa, ont été conviés à arborer ce ruban afin de soutenir "celles et ceux qui oeuvrent concrètement pour qu'aucune femme n'ait plus jamais à dire #MeToo".

Plusieurs mois après l'onde de choc provoquée par l'affaire Weinstein, le producteur américain accusé de viol ou de harcèlement sexuel, plusieurs comédiennes françaises dont Vanessa Paradis ont lancé la campagne #MaintenantOnAgit. Sur le modèle du mouvement Time's up à Hollywood, il doit financer des associations en faveur des femmes.

"C'est le signe d'un combat à mener. On progresse mais on est loin du compte. Une seule femme a eu le César du meilleur réalisateur, c'est Tonie Marshall (pour "Vénus Beauté (Institut)" en 2000). Il y a une marge de progression", a estimé sur Canal+ la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, également présente à la salle Pleyel.

Une seule femme, Julia Ducournau (et son film d'horreur "Grave") est en lice dans la catégorie de la meilleure réalisation, aux côtés de sept hommes.

Animée par Manu Payet, la soirée des César a débuté peu après 21H00 par un hommage à l'actrice Jeanne Moreau, décédée en juillet à l'âge de 89 ans. Des extraits de films ont été projetés devant le gratin du cinéma français.

- Premier 'César du public' -

L'académie des César va devoir choisir vendredi soir le meilleur film de l'année: 13 fois nommé, "120 battements par minute", sur le combat de l'association Act Up contre le sida, et "Au Revoir là-haut", adaptation du prix Goncourt 2013 sur le destin de deux hommes pendant et après la Première Guerre mondiale.

Récompensé du Grand prix à Cannes, "120 battements" a déjà récolté une première récompense: le César du meilleur espoir masculin attribué à l'acteur argentin Nahuel Perez Biscayart, également à l'affiche du Dupontel. Il a dédié son prix à Act Up.

Devant et derrière la caméra, Albert Dupontel (absent de la cérémonie) concourt lui dans la catégorie réalisateur, mais également acteur.

Il affrontera notamment Jean-Pierre Bacri, organisateur de mariage dans "Le sens de la fête" (nommé dix fois) du duo formé par Olivier Nakache et Eric Toledano, Swann Arlaud, éleveur angoissé dans le premier film d'Hubert Charuel ("Petit paysan") nommé à huit reprises ou Louis Garrel dans la peau de Jean-Luc Godard dans "Le Redoutable".

Côté actrice, le vrai-faux biopic de Mathieu Amalric sur la chanteuse Barbara pourrait valoir une statuette à son interprète Jeanne Balibar, face à Charlotte Gainsbourg dans "La Promesse de l'aube" ou Karin Viard dans "Jalouse".

Les César pourraient aussi récompenser Agnès Varda et son documentaire "Visages, villages", réalisé avec le photographe JR. Le film est aussi en lice pour un Oscar dimanche soir.

Souvent taxés d'élitisme et d'entre soi, ces 43e César vont innover en remettant un prix au film ayant fait le plus d'entrées en salles. Une récompense qui devrait en toute logique aller à Dany Boon, champion du box-office en 2017 avec sa comédie policière "Raid dingue".

Un hommage sera rendu à l'actrice espagnole Penelope Cruz, une égérie de Pedro Almodovar.

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