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La Belgique va restituer les œuvres saisies au Congo mais elles resteront à Tervuren

L'État belge va officiellement restituer au Congo des objets qui avaient été pris pendant la période coloniale. Une restitution symbolique et juridique qui n'empêchera pas que les objets en question puissent rester à l'Africa Museum de Tervuren.

À l'Africa Museum de Tervuren, nos journalistes sont devant un cas d'école : une statuette bardée de clous, un "nkisi nkonde". Elle appartenait à l'un des neuf rois de Boma et a été volée en 1878 par un commerçant belge qui menait une expédition punitive contre eux. "C'est parce qu'elle a été considérée comme un butin de guerre que la statue n'a pas été remise. Alexandre Delcommune estimait qu'il était dans son bon droit de la posséder et de la garder et d'en faire ensuite ce qu'il voulait. En l'occurrence il l'a ramenée en Belgique".

La Belgique possède plusieurs milliers d'objets acquis par pillage ou dans la violence. Le gouvernement propose de les rendre immédiatement à la République démocratique du Congo. Une restitution d'abord symbolique.

"On va transférer sans plus attendre pour ces objets illégitimes la propriété juridique et on va engager un processus qui peut prendre plusieurs mois, plusieurs années, avec les autorités congolaises pour organiser le transfert matériel dans les meilleures conditions afin de s'assurer qu'elles soient conservés dans des bonnes conditions dans le pays d'origine", raconte Thomas Dermine, secrétaire d’état de la politique scientifique.

Ces objets ont pour la plupart été acquis durant l'époque coloniale. À l'Africa Museum, il y a aussi des objets achetés ou reçus totalement légalement. Il existe enfin une troisième catégorie aux origines méconnues. Les scientifiques doivent maintenant enquêter sur leur provenance pour savoir s'ils doivent, eux aussi, les restituer.

"J'estime qu'on aura besoin de deux millions et demi d'euros sur une période de cinq ans, donc 500.000 par an pour recruter huit scientifiques supplémentaires pour faire la recherche de provenance approfondie", explique Guido Gryseels, directeur de l’Africa Museum. 

Une commission scientifique belgo-congolaise devra également être mise sur pied pour définir précisément ce qu'est un objet acquis illégalement. Une définition large concernerait environ 35.000 objets, presque la moitié des collections originaire du Congo à l'Africa Museum.

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