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La folie de l'Interceltique déferle sur Lorient pour dix jours

"Au bout du chemin, la joie et la chaleur des Celtes du sud": la Galice est l'invitée d'honneur de la 49e édition du Festival Interceltique de Lorient (FIL), qui s'ouvre vendredi pour dix jours et dix nuits de fête avec plus de 4.500 artistes.

La programmation s'annonce riche et variée pour plus de 700.000 festivaliers attendus le long des quais, en plein coeur du port breton: 200 concerts et spectacles sur 12 scènes, 12 créations, des défilés, rencontres littéraires, conférences, événements sportifs, dégustations gastronomiques, expositions d'art contemporain ou d'artisanat...

Nombre de manifestations sont gratuites, à commencer par l'une des plus prisées du public, la "grande parade des nations celtes", dimanche matin, pour un spectacle haut en couleurs qui verra défiler quelque 3.500 musiciens et danseurs en costumes traditionnels des différentes nations celtes. Un défilé ouvert par le renommé bagad de Lann Bihoué, ambassadeur de la Marine nationale et unique bagad professionnel.

Les nations celtes s'égrènent le long de l'arc Atlantique: Ecosse, Irlande, île de Man, Pays de Galles, Cornouailles, Bretagne, Asturies et Galice. Sans oublier les diasporas, également représentées à Lorient: l'Amérique, l'Australie ou encore l'Asie ont accueilli au fil des siècles de nombreuses communautés celtes d'Irlande, de Bretagne ou d'Espagne, qui ont emporté avec elles langues et cultures dont elles gardent des traces vivantes.

Assurément, avec les Asturies voisines, la Galice est la soeur méridionale de la galaxie celtique. Située au nord-ouest de l'Espagne, cette région autonome tournée vers la mer est comparable à la Bretagne sous de nombreux aspects, à commencer par sa population et sa superficie: 2.760.000 habitants pour 29.574 km2.

Une ville emblématique incarne la Galice: sa capitale, Saint-Jacques de Compostelle, point de convergence de l'un des pélerinages les plus célèbres d'Europe.

- un départ pour Saint-Jacques -

Les chemins pédestres de ce pèlerinage millénaire à destination de Santiago de Compostela connaissent un regain d'affluence et sont fréquentées chaque année à pied par des centaines de milliers de personnes. A l'occasion du festival, Lorient deviendra cette année l'un des points de départ officiels d'un chemin vers Saint-Jacques. La ville se verra offrir par le ministère galicien de la Culture un monolithe de granit qui sera dressé dans le centre-ville.

Mais outre le fait de faire découvrir son territoire et partager sa gastronomie, être l'invitée du festival implique aussi pour la région honorée de faire partager sa culture, comme lors de la Grande nuit de la Galice, le lundi 5 août, où se produiront plus de 150 artistes galiciens, dont les nouvelles générations qui renouvellent le répertoire ancestral.

Parmi les concerts attendus, le Serbe Goran Bregovic s'associera à l'Orchestre symphonique de Bretagne pour interpréter ses "trois lettres de Sarajevo", une ode à la paix et au vivre ensemble (mardi 6).

Le bagad Kemper, le plus titré de Bretagne, célèbrera ses 70 ans par une création, "Nerzh" ("force", "puissance", en breton), avec le groupe de rock celtique Red Cardell, une vingtaine d'albums au compteur (vendredi 9).

Autre moment fort, la "nuit interceltique", proposée cinq soirs au stade du Moustoir, davantage habitué aux prestations du club de football de Lorient. Ce spectacle de 2h30 associe chants, musiques et danses avec plus de 500 artistes, jeux de lumières, projection vidéo et séquences numériques, le tout clos par un feu d'artifice.

Le "Celtic Electro" occupera la scène le samedi 10 avec les Ecossais "Peatbog Faeries", dont le répertoire s'imprègne également d'influences techno, jazz et africaine, le groupe breton "Noon" qui associe la musique électronique à la cornemuse, et la Galicienne Mercedes Peon en pleine recherche sonore.

Enfin, "le plus Breton des Galiciens", comme on le désigne souvent, Carlos Nuñez, présentera une création avec la présence d'amis artistes, parmi lesquels Alan Stivell.

Comme le résume Lisardo Lombardia, directeur du festival et lui-même Asturien, le FIL, parenthèse festive de toute une ville, "c'est l'occasion de plonger dans les cultures du monde".

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