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La restauration du célèbre retable d'Issenheim relancée

Le musée Unterlinden de Colmar a annoncé mardi la reprise des travaux de rénovation de sa pièce maîtresse, le retable d'Issenheim, interrompus en 2011, pour "rendre ses couleurs" à ce chef d'oeuvre gothique vieux de plus de 500 ans.

"Le retable est aujourd'hui très encrassé, tant dans ses volets que dans ses sculptures. Cette restauration vise à mieux le conserver et à lui rendre ses couleurs", a expliqué Blandine Chavanne, co-présidente du comité de pilotage du projet.

Chef-d'oeuvre du peintre allemand Matthias Grünewald, achevé en 1516, le retable est au coeur du musée Unterlinden, installé dans un ancien couvent dominicain, qui a accueilli plus de 150.000 visiteurs en 2017.

Mondialement connu, l'oeuvre monumentale (3,30 m sur 5,90 m) représente sur ses onze panneaux de tilleul la vie du Christ et celle de saint Antoine l'Ermite, guérisseur du "mal des ardents", un champignon parasite de l'ergot de seigle.

Refixage et dépoussiérage des sculptures, décrassage et consolidation des panneaux, amincissement des vernis : les travaux, confiés aux restaurateurs Juliette Levy et Anthony Pontabry, devraient durer entre trois et quatre ans.

"Notre intervention doit rendre aux sculptures une part de l'éclat qu'elles ont perdu", a souligné Juliette Levy qui coordonnera les travaux de sept restaurateurs sculpteurs, un restaurateur bois et deux photographes.

"Le vernis est oxydé sur certains éléments du retable, nous avons des problèmes esthétiques à résoudre", a détaillé Anthony Pontabry, à la tête d'une équipe de 21 personne en charge de la restauration des peintures.

"On peut s'attendre à une transformation chromatique très importante", s'est réjoui Isabelle Pallot-Frossart, directrice du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) et membre du comité de pilotage

Une grande partie des opérations auront lieu à Colmar, "ce qui permettra à tout le musée, y compris aux visiteurs, de vibrer au rythme des restaurations", a assuré Thierry Cahn, co-président du comité de pilotage.

En 2011, un premier chantier avait été interrompu après avoir soulevé l'inquiétude de plusieurs spécialistes, dénonçant une restauration menée dans l'urgence au risque d'endommager le retable.

Depuis "une étude complémentaire a été menée pour valider la méthode", a expliqué Pantxika De Paepe, directrice du musée.

Le coût total du projet, estimé à 1.200.000 euros, est pris en charge par l'Etat - à hauteur de 200.000 euros-, la Société Schongauer, institution en charge du musée, et des mécènes.

Une campagne de financement participatif a également été lancée sur internet avec pour objectif de récolter 120.000 euros d'ici 3 ans.

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