Accueil Actu

LCD Soundsystem, dieu de l'Olympia

Une furieuse envie de danser jusqu'au bout de la nuit: voilà ce qu'ont ressenti les 2000 heureux élus venus assister, mercredi soir à l'Olympia, au grand retour scénique du groupe new-yorkais LCD Soundsystem, redevenu l'incontestable maître de l'électro-punk.

Cette dame âgée qu'est l'Olympia, 124 ans tout de même, en a vu passer en son sein des machines à danser, de James Brown à Laurent Garnier. Mais le passage de LCD Soundsystem restera certainement dans les annales, tant les sièges en velours de la mythique salle ont dû absorber de la sueur, deux heures durant ce concert intense qui l'a transformée en nightclub.

De la fosse au balcon, tous se sont déchaînés sur les imparables tubes du groupe ressuscité l'an dernier par James Murphy, cinq ans après avoir mis un terme à l'aventure, de peur que le succès ne le dépasse. Même les préposés au son et lumière et les personnalités présentes comme -M- ou Jean-Michel Jarre ont eu des fourmis dans les jambes.

Et pour cause, tous ont été mis K.O. (debout) dès l'entame tonitruante au son de "Yr city's a Sucker", un morceau figurant sur le premier album (2005).

Une boule à facette, symbole du groupe depuis ses débuts, illumine alors l'Olympia. "Let's Dance", comme chantait Bowie, à qui Murphy a confessé avoir tant emprunté. "Mais on ne vole pas un voleur", lui répondit un jour l'idole, avec une classe infinie.

L'électronique est puissante, la guitare cinglante. Murphy et ses six acolytes ne sont pas là pour rigoler. Pourtant les gens ont le sourire, déjà extatique et qui ne les quittera plus, alors que suit "Daft Punk is Playing at my House", joué en présence de Pedro Winter, l'ancien manager du duo phare de la french touch.

- Impressionnant dispositif -

"Nous sommes heureux d'être ici dans ce lieu très beau et chaleureux", salue Murphy, qui se prête à une dégustation de vins entre deux chansons. Autour de lui, sur scène, un impressionnant dispositif est déployé. LCD Soundsystem porte bien son nom avec ses synthétiseurs vintage et ses machines sorties de Star Trek.

Les tubes s'enchaînent, dont le Kraftwerkien "Get Innocuous", et il faut attendre le cinquième morceau pour entendre James, juché à deux mains sur son micro, entonner "Call The police", un premier titre issu du nouvel album "American Dream", sorti au début du mois et qui marquait déjà un retour gagnant.

Démarre alors une savante alternance entre jubilatoires hits passés ("Tribulations", "Home") et nouvelles cuvées convaincantes comme "American Dream" et son spleen dansant ou "Tonite" et sa "disco-gueule de bois".

Le rappel, après l'hymne frissonnant "New York, I Love You But You're Bringing Me Down", offre un final au sommet, avec le puissant "Dance Yrself Clean".

Mais LCD Soundsystem ne pouvait terminer ce set quasi-parfait (ne manquaient que les singles du début "Losing my Edge" et "Yeah") sans réaffirmer sa générosité, avec le fédérateur "All my Friends" et ses montées qui n'en finissent plus.

"If I could see all my friends tonight!", chante sans faiblir James Murphy face à son public heureux et transporté. Mercredi soir, comme jeudi pour le second concert prévu, il les aura tous eu devant lui.

À la une

Sélectionné pour vous