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Le Centre Pompidou, un "quadra" qui doit partager ses trésors, selon son président

"Mettre l'accent sur la spécificité" du Centre Pompidou et "partager son savoir-faire et ses collections" avec les régions: son président Serge Lasvignes veut rebondir sur le succès du 40e anniversaire de Beaubourg.

"Les 40 ans du centre - 50 expositions, 25 spectacles - ont montré que son image était très ancrée", a confié à l'AFP le patron de l'institution ouverte le 31 juillet 1977. Les 650.000 personnes - chiffre non définitif - qui ont visité les expositions organisées en partenariat avec des institutions régionales ont mis en évidence "la force de la marque", estime Serge Lasvignes.

Environ 162.000 visiteurs à l'expo Matisse au musée des Beaux Arts de Lyon, 115.000 personnes à l'expo Kandinsky à Grenoble: autant de scores exceptionnels pour ces établissements - leur deuxième meilleure fréquentation - et qu'on retrouve dans de petites cités comme Libourne (25.000 habitants), où une expo Miro a attiré 12.000 visiteurs.

Autre record, celui du week-end anniversaire à Beaubourg début février, avec environ 85.000 participants.

"Nous avons réussi notre pari d'un anniversaire de partage, de décentralisation", dit Serge Lasvignes. Mais pas question de s'endormir sur ses lauriers. Cette réussite offre, selon lui, l'occasion de renforcer "les liens avec les institutions régionales sous une forme plus durable" et de "revoir les politiques de dépôts et de prêts d'oeuvres" de la collection.

Une convention est ainsi en discussion avec les musées de Rouen.

Autre projet: "utiliser les richesses et le savoir-faire du Centre pour être présent dans les zones culturelles +blanches+". Serge Lasvignes imagine "des actions très légères", une sorte de "kit" autour duquel pourraient se mobiliser les ressources locales (artistes, Fonds régionaux d'art contemporain, associations, volontaires). Trois ou quatre expériences de ce type pourraient être menées en 2018.

- "Pas un musée" -

A la tête du Centre Pompidou depuis mars 2015, Serge Lasvignes est aussi convaincu de la "nécessité de sortir des murs de l'institution" pour aller vers le public. En organisant, par exemple dans une gare, une rencontre avec une oeuvre et si possible avec son auteur.

Les 40 ans ont aussi montré selon lui le caractère spécifique du centre. "Nous ne sommes pas un musée, nous sommes une institution culturelle d'un genre particulier", affirme-t-il.

"Le Centre Pompidou n'est pas fait pour présenter la collection Chtchoukine ou les chefs d'oeuvre du MoMA de New York (deux expositions de la Fondation Vuitton, ndlr), mais pour mener une politique culturelle spécifique", ajoute encore Serge Lasvignes.

Cette spécificité, le centre va l'affirmer avec la création d'une école sur internet, destinée notamment à des publics jeunes, peu familiers de l'art moderne et contemporain. Elle prendra la forme d'un mooc (abréviation anglaise désignant des cours en ligne gratuits) autour de notions très présentes dans l'art actuel comme la reproduction ou la destruction.

Un deuxième département sera destiné aux professionnels et sera payant.

Au plan international, 2017 a été marquée par le protocole d'accord en vue d'une implantation du Centre Pompidou au West Bund Art Museum de Shanghai, un édifice de près de 25.000 m2 conçu par l'architecte britannique David Chipperfield. Le "Centre Pompidou Shanghai" devrait ouvrir ses portes début 2019, selon ce protocole présenté par la partie chinoise comme "le plus grand accord de coopération artistique entre la Chine et un pays étranger".

Un "Centre Pompidou provisoire" est ouvert depuis avril 2015 à Malaga, en Espagne, où il a accueilli près de 500.000 visiteurs. Beaubourg doit également s'implanter en 2020 à Bruxelles, mais "la formule d'association n'est pas encore fixée", précise Serge Lasvignes.

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