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Le Chat de Geluck revient et ne connait toujours pas le politiquement correct

Le Chat de Philippe Geluck s’est imposé au fil du temps comme l’un des personnages incontournables de notre pays ! Son auteur, Philippe Geluck, est venu présenter son nouvel album, "Chacun son chat" sur le plateau du RTLINFO13h.

Humour noir et acide à toutes les pages, "Le Chat", le célèbre félin créé par le dessinateur Philippe Geluck, revient ce mercredi avec un nouvel album tiré à 300.000 exemplaires. Intitulé "Chacun son chat", le 21e opus d'un des personnages les plus populaires de la BD franco-belge ne connaît pas le "politiquement correct". Qu'il s'agisse d'évoquer la crise des migrants ou la religion, le Chat ne prend pas de gants.


Le Chat ne prend pas de gants

Le Chat de Geluck "n'hésite pas à traiter des sujets les plus anxiogènes avec la légèreté qui le caractérise", assure Casterman son éditeur. Dans une case de l'album, on voit le Chat, assis dans un fauteuil, un cigare à la main, déclarer sentencieux: "Je suis un humaniste... qui ne se fait plus d'illusion sur la race humaine".

Ce 21e album, "Chacun son chat" est parsemé de réflexions chères au matou rondouillard, qui peut se faire grinçant pour commenter certaines actualités (immigration, attentat-suicide, pédophilie...). L'auteur ne souhaite toutefois pas abuser de références à l'actualité, de peur que celles-ci ne soient plus assez parlantes à moyen terme. Il pense qu'il sera encore lu par tous les publics dans les prochaines années, en ce compris les plus jeunes, si ses sujets sont pérennes.


Thématiques liées à l'actualité, mais pas toujours

Pour ce dernier opus, Philippe Geluck craint que certains thèmes abordés restent d'actualité longtemps encore, à l'instar des attentats-suicides, "un cancer qui ne guérira pas de si tôt". "Quand bien même l'éradiquerions-nous, cela restera un traumatisme", à l'image des Deux Guerres par exemple, confie-t-il dans un entretien à l'agence Belga. Depuis la dernière parution d'un Chat en format classique, les attentats ont fait la une dans de nombreuses villes. L'auteur confie ne pas avoir changé sa manière d'aborder le sujet. "Je le fais frontalement mais en n'étant irrespectueux qu'avec les intégristes et les terroristes", souligne-t-il. "Si je dessine une femme en burka, ce n'est pas pour me foutre de la femme qui est sous la burka. C'est pour dénoncer l'obligation qui lui est faite de s'habiller comme un lampadaire."

Son héros semble parfois résigné face à l'un ou l'autre triste constat. L'auteur précise que le métier d'humoriste l'aide à combattre des idées noires. "Je reste quelqu'un de joyeux, positif, enthousiaste, passionné et aimant", dit-il. Avec le second degré, "on peut faire plus que flirter avec le mauvais goût absolu. Je joue avec l'horreur absolue et c'est cela qui m'enchante dans le second degré."

Ce cocktail culmine dans l'avant-dernière planche de l'œuvre lorsqu'une épouse qui revient des courses et son mari qui vient de lui apprendre que leurs enfants avaient mis fin à leurs jours, digèrent la nouvelle avec un flegme félin. Le meilleur pour la fin? Philippe Geluck clôt l'album avec son Chat réconfortant un Tintin quelque peu ratatiné. Le premier salue le second pour sa brillante carrière menée en dépit d'un physique peu prometteur. Un hommage à Hergé rendu sur un ton d'"insolence admirative", selon l'auteur.

Au total, la vingtaine d'albums du Chat a été vendue à 12,5 millions d'exemplaires cumulés, la France se partageant une majeure partie du gâteau (70%) et la Belgique absorbant 25% des ventes. Le Chat, 48 pages, paraît aux éditions Casterman. Il est tiré à 300.000 exemplaires et est vendu 11,95 euros.

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