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Le festival de Deauville dans l'attente du palmarès

Le palmarès du festival du cinéma américain de Deauville (Calvados) est attendu samedi soir, après une édition marquée par un retour des Américains, et des salles de projection souvent combles, sans les restrictions de 2020 liées au Covid-19.

"On a récupéré la fréquentation d'avant Covid. On va finir aux alentours de 60.000 (spectateurs, ndlr) comme en 2019, même avec les masques et les pass sanitaires", s'est réjouie vendredi en fin de journée Carine Fouquier, directrice général du CID, l'auditorium siège du festival, interrogée par l'AFP.

L'an passé la jauge des trois salles de projection du festival avait dû être réduite d'un tiers. Près de 38.000 spectateurs avaient fait le déplacement, selon la direction du festival au budget constant de 2 millions d'euros.

Le jury présidé par Charlotte Gainsbourg doit annoncer les lauréats lors d'une cérémonie qui débute à 18h00 avec un hommage à l'acteur Michael Shannon ("Take shelter").

Cette 47e édition a également vu le retour des réalisateurs et acteurs américains, quasi absents de l'édition 2020 à cause du Covid-19.

A travers les 13 films en compétition qu'ils sont venus défendre, ils ont souvent dressé un tableau d'une Amérique en proie à la violence.

Michael Sarnoski, jeune réalisateur de 33 ans de "Pig", avec Nicolas Cage dans le rôle titre, a ainsi évoqué les "crimes" de la mafia des revendeurs de truffes, qui se cachent parfois derrière la grande cuisine.

Tim Sutton, qui signe un western intitulé "The Last son", a lui désespéré du "rôle central" des armes dans "le cycle continue de la violence" dans son pays.

Le réalisateur américain d'origine polono-japonaise Josef Kubota Wladyka, 39 ans, en compétition avec "Catch the fair one" a lui dénoncé une traite de jeunes Amérindiennes, enlevées avant d'être soumises à la prostitution.

- "Très grand cru Lelouch" -

Alana Waksman a témoigné d'une poussée de l'antisémitisme depuis l'élection de Donald Trump en 2016, "comme jamais je n'en ai connue dans ma vie". Elle concourt avec son film "We burn like this" (Nous brûlons comme ça), l'histoire d'une jeune femme juive en quête d'identité dans une ville moyenne.

Sean Baker est lui venu évoquer ces hommes de l'industrie de la pornographie qui "ne se rendent même pas compte à quel point leur comportement est toxique" avec les femmes. Il est en compétition avec "Red Rocket" qui concourait aussi à Cannes.

Son film souligne en arrière plan la misère des milieux dont sont issus ses personnages, anciens acteurs pornos.

Ninja Thyberg a de son côté évoqué la "peur de mettre leur carrière en péril" des actrices du X qui les pousse à ne jamais dire non. La jeune réalisatrice présentait son premier film, interdit aux moins de 18 ans, "Pleasure" (plaisir).

Hors compétition, cette 47e édition aura comme prévu été marquée par la venue de Johnny Depp. "Hollywood n'était pas pour moi", a déclaré le Jack Sparrow de Pirates des Caraïbes.

Autre personnalité attendue, le réalisateur Oliver Stone a dénoncé des "mensonges" de son pays sur l'assassinat de Kennedy et sur la guerre au Vietnam.

Du côté des quelques films français inédits que présente désormais le festival, l'ovation impressionnante d'une salle de 1.500 personnes, dont a fait l'objet Claude Lelouch, restera dans les annales de cette édition.

Le cinéaste présentait "L'amour, c'est mieux que la vie". Cette comédie, avec Sandrine Bonnaire et Gérard Darmon dans les rôles principaux, invite à rire face à la mort pour mieux profiter de la vie.

"Claude, c’est un peu comme le vin. Il y a des crus très bons. Et des crus où il y a eu un peu de gel et bon, c’est un peu moins sucré que d’habitude. Et il y a des très très grands crus inclassables. J’ai l’impression d’avoir participé à un très très grand cru", a déclaré Gérard Darmon lors de la présentation du film.

En début de soirée, Claude Lelouch, 83 ans, avait rendu hommage à Jean-Paul Belmondo décédé lundi.

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