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Le Goncourt des lycéens 2022 attribué à Sabyl Ghoussoub pour "Beyrouth-sur-Seine"

Une réflexion sur la famille et l'immigration: le journaliste franco-libanais Sabyl Ghoussoub a remporté jeudi le Goncourt des lycéens 2022 pour son roman "Beyrouth-sur-Seine".

"Le mauvais lycéen que j'étais devrait remercier les merveilleux lycéens que vous êtes. Ce prix est un énorme honneur", a réagi au téléphone Sabyl Ghoussoub joint par le jeune jury après l'annonce du prix.

"Ce livre, c'est un hommage à mes parents, aux exilés de la guerre, je pense beaucoup aux vivants. C'est une belle histoire personnelle qui va bien au-delà de l'histoire de mes parents et je ne vous remercierai jamais assez pour ce choix", a-t-il ajouté.

Dans "Beyrouth-sur-Seine" (éd. Stock), son deuxième roman, le chroniqueur littéraire et journaliste franco-libanais âgé de 34 ans, propose une réflexion sur la famille et l'immigration, en questionnant ses parents venus s'installer en 1975 à Paris alors que la guerre va ravager leur pays.

"C'est le plus beau des prix. C'est un encouragement. Cela peut me permettre de m'accorder plus de temps pour l'écriture", a expliqué Sabyl Ghoussoub dans un entretien à l'AFP.

"Pour le Liban je suis très heureux, je ne sais pas si ce prix peut faire du bien l'espace de quelques secondes à quelqu'un là-bas, en tout cas, si c'est le cas j'en suis ravi", a ajouté le journaliste, chroniqueur à L'Orient-Le Jour.

A l'issue de deux tours de scrutin, le prestigieux prix a couronné par 7 voix Sabyl Ghoussoub, contre 5 pour le philosophe Nathan Devers et son livre "Les liens artificiels" (éd. Albin Michel).

Les deux autres finalistes étaient Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au journal Le Monde et auteure de "La petite menteuse" (éd. L'Iconoclaste), et la journaliste suisse Sarah Jollien-Fardel pour "Sa préférée" (éd. Sabine Wespieser).

Le roman de Brigitte Giraud "Vivre vite" (éd. Flammarion), Goncourt 2022, n'avait pas été retenu.

Ce 35e Goncourt des lycéens, décerné à Rennes par un jury de 12 lycéens, devait être remis à l'auteur à Paris dans la soirée au ministère de l'Education nationale.

- "Saveurs de l'Orient" -

"On a choisi ce livre parce qu'il parle de la crise identitaire, la question de l'immigration, ce thème-là peu de livres en parlent", a expliqué aux journalistes la présidente du jury Blandine Lebrequier en terminale au lycée Thomas Elye à Cherbourg-en-Cotentin.

"En fait ce livre, et même l'auteur, c'est solaire, la narration est juste incroyable, on a l'impression qu'on est dans la famille du narrateur", a-t-elle souligné.

Ce roman a aussi interpellé Paul Hugo en 2de au lycée Gustave Eiffel à Bordeaux: ce livre "permet de toucher ces saveurs de l'Orient, les ambiances de la famille de Sabyl Ghoussoub, il y a des touches d'humour", a relevé l'élève.

Ce prix littéraire est "vraiment le prix des lycéens", a assuré Lena Depinoy, élève de 1re générale au lycée De Gaulle de Dijon. "Aucun adulte ne nous a influencés ni dit quoi faire. On ne se sent pas trop écoutés d'habitude, là on était mis sur une estrade littéralement".

Petit frère du Goncourt, le Goncourt des lycéens, créé à Rennes en 1988 et organisé par la Fnac et le ministère de l'Education nationale, se déroule chaque année de septembre à novembre et permet à quelque 2.000 élèves lycéens de la seconde au BTS, de découvrir la littérature contemporaine et de susciter le goût de la lecture.

Leur choix s'est fait à partir des 15 ouvrages de la sélection du prestigieux prix Goncourt.

Cinquante-cinq lycées étaient mobilisés en région où plusieurs rencontres entre élèves et auteurs ont été organisées. Le prix associait aussi des lycées à l'étranger (Etats-Unis, Canada, Liban).

Très prescripteur en termes de ventes, le Goncourt des lycéens avait été attribué l'an dernier à Clara Dupont-Monod pour "S'adapter" (éd. Stock), un roman sur le handicap.

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