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Les strass du carnaval de Rio au musée des costumes de scène à Moulins

Paillettes, plumes et samba! Le centre national du costume de scène de Moulins (CNCS) bat au rythme du carnaval de Rio et de ses tenues chamarrées, à partir de samedi et jusqu'au 30 avril.

Après les contes de fées et le cirque, cette nouvelle exposition s'inscrit dans la démarche du CNCS de "s'ouvrir au spectacle vivant sous toutes ses formes, au-delà de l'opéra et du théâtre", explique Delphine Pinasa, directrice du CNCS.

Le carnaval de Rio, avec ses milliers de danseurs et ses millions de spectateurs, "est le plus grand spectacle du monde", rappelle-t-elle. La prochaine édition de ce grand rituel collectif est prévue du 25 février au 1er mars 2022.

Les 120 costumes présentés au musée de Moulins, dans l'Allier, proviennent tous de Rio, prêtés par les écoles de samba, des costumiers, des ateliers de couture ou des carnavaliers.

Les premières salles mettent à l'honneur la parade de rue, grande fête populaire qui précède la traditionnelle compétition entre les écoles de samba.

Une partie de la collection haute couture 2019, "La vie en rose", d'Alexia Hentsch, créatrice suisse brésilienne très inspirée par les tenues exubérantes des cariocas fait le lien entre mode et carnaval.

Les autres salles magnifient les somptueux costumes des écoles de samba qui travaillent d'arrache-pied pendant des mois pour fabriquer leurs costumes éblouissants et leurs chars monumentaux. Souvent nées dans les quartiers pauvres, ces structures sociales et culturelles rivalisent chaque année de créativité pour obtenir le maximum de points au concours officiel.

- "Carnavalesco" -

Un espace est dédié au "carnavalesco", à la fois metteur en scène et designer du défilé de son école, organisé chaque année autour d'un thème précis.

Les autres personnages majeurs du défilé, la porte-drapeau et le maître de cérémonie de chaque école, sont également mis en avant, avec leurs strass et paillettes, conçus en harmonie.

Chaque année, le thème choisi par les écoles raconte une histoire, souvent centrée sur les origines et l'identité du peuple brésilien, ses régions et ses coutumes. Sans oublier les sources traditionnelles d'inspiration, l'héritage africain - avec des motifs géométriques, de grands imprimés- et les peuples indiens -avec l'utilisation abondante de plumes.

L'exposition met aussi en avant les influences françaises, avec des robes de cour, des tenues élégantes garnies de dentelles et brodées de sequins, des perruques volumineuses.

"Les matériaux utilisés pour les costumes de carnaval sont très simples, plastique ou éléments naturels, mais les pièces sont toujours très créatives", souligne Mme Pinasa.

La scénographie de Christophe Martin est volontairement épurée: une couleur unique par salle, afin de mettre en valeur les pièces. Des écrans diffusent des images du carnaval où l'on voit des danseurs porter des costumes exposés.

A la fin du parcours, la dernière salle -baptisée sambodrome, du nom de l'avenue bordée de gradins où se déroule le défilé à Rio- immerge le visiteur dans la fête: les costumes s'animent au pied d'une gigantesque structure représentant un char.

Ancienne caserne militaire du XVIIIe siècle transformée en musée en 2006, le CNCS conserve une collection de 10.000 costumes de théâtre de danse et d'opéra, dont celle du danseur légendaire Rudolf Noureev.

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