Accueil Actu

Lucas Belvaux a dirigé pour la 1ère fois Depardieu: "J’avais l’impression d’être un cornac avec un éléphant"

Le réalisateur belge Lucas Belvaux était l’invité du RTL INFO AVEC VOUS ce mardi. Il est venu présenter son dernier film, « Des Hommes ».

C'est un film sur l’après-guerre d’Algérie, mais avec des thèmes universels : "C’est un film sur le stress post-traumatique. C’est aussi un film sur la culpabilité, parce que c’est une guerre où ils ont le mauvais rôle ceux qui reviennent. Ils n’ont rien demandé, c’était la dernière guerre de conscrits, d’appelés. C’est pas des militaires de carrière. On les envoie là-bas à 20 ans. C’est une autre époque aussi. A 20 ans, quand on grandit dans une campagne française dans les années 50, ce n’est pas comme aujourd’hui. Ils ne connaissaient rien du monde. Ils ont découvert la beauté du monde en partant là-bas et en même temps ils ont découvert l’horreur de la guerre", nous explique le réalisateur.

Il s'agit de l’adaptation d’un roman éponyme de Laurent Mauvignier. Quand il l’a lu en 2009, il a tout de suite su qu’il voulait en faire un film. Mais "à l’époque, je n’étais probablement pas armé pour le faire. C’était un projet ambitieux, difficile, assez noir. Et en plus les droits n’étaient pas libres."

Un casting 5 étoiles avec un passionné de l'Algérie

Il savait également tout de suite quel casting il souhaitait, avec Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin. Et il l'a obtenu. Comment décroche-t-on de tels acteurs ? "Avec un scénario, un sujet … Il faut qu’ils aient envie. Parce que moi je ne fais pas des films très chers. Ils ne connaissaient pas le livre mais ils ont aimé le scénario. Gérard, c’était une histoire qui l’intéressait. Il est le plus âgé des trois donc il se souvenait assez précisément." Il est passionné par la guerre d’Algérie et "de l’Algérie en général. Il connait très très bien le sujet. Toute l’histoire de l’Algérie il la connait très bien. Catherine a été émue et touchée par le personnage qu’elle joue, qui est la sœur de Depardieu, et Jean-Pierre même chose. Il a connu des gens qui l’avait faite. Il se souvenait enfant des gars qui partaient, qui revenaient, qui pour certains étaient bien secoués quand même."

La découverte Depardieu

"Catherine je la connaissais car on avait fait des films ensemble déjà il y a 20 ans. Jean-Pierre je le connaissais un peu parce qu’on avait travaillé dans la même production à une époque. Et en revanche Depardieu je ne le connaissais pas du tout donc j’avais l’impression d’être un cornac avec un éléphant quoi. Je me disais : s’il n’est pas content, il va me mettre un coup de trompe et puis je vais voler."

Le secret de famille de la France

Ce qu'il savait de cette guerre avant ce film ? "Je croyais savoir pas mal de choses et en fait je ne savais pas grand-chose", reconnait Lucas Belvaux. "C’est une guerre extrêmement complexe. Et c’est une guerre, et c’est en ça que ça m’intéresse, qui fait encore remuer la société française aujourd’hui. Il y a l’historien Benjamin Stora qui est le grand spécialiste de la question qui dit que la guerre d’Algérie, c’est le secret de famille de la France. Et ce qui était marrant, c’est que le livre de Laurent Mauvignier parle de ça en fait : il parle d’un secret de famille."

Pour lui, si les anciens combattants ont peu parlé de cette guerre, c'est "particulièrement parce qu’ils ont eu le mauvais rôle. Et puis ceux qui ont voulu parler, parce que finalement ils ont voulu plus parler que ce qu’on veut bien croire, c’est qu’on ne les a pas entendus. La France n’a pas voulu les écouter."

Voici la bande-annonce:

À lire aussi

Sélectionné pour vous