Accueil Actu

Macron sur Sarah Halimi: "le besoin de procès est là"

Emmanuel Macron a évoqué longuement jeudi la décision de la cour d'appel qui a déclaré pénalement irresponsable le suspect du meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017, estimant que "le besoin de procès" était "là".

"Je sais l'émotion très forte provoquée par cette décision" qui a suscité "tant de colère et d'attentes", a-t-il dit devant la communauté française en Israël, rappelant ne pouvoir commenter une décision de justice.

"Je ne peux vous parler avec le coeur, car le président est le garant de l'indépendance de la justice", a-t-il dit.

Mais "un pourvoi en cassation a été formulé" et "la justice française a reconnu le caractère antisémite de ce crime. Et ce caractère antisémite, personne ne peut le remettre en cause", a-t-il martelé.

Mais si "la responsabilité pénale est affaire des juges, la question de l'antisémitisme est celle de la République", a-t-il ajouté.

"Même si à la fin le juge décidait que la responsabilité pénale n'est pas là, le besoin de procès est là", a-t-il lancé, applaudi par plusieurs centaines de Français établis en Israël et réunis jeudi au Centre des congrès de Jérusalem.

Il faut "que tout ce qu'un procès comporte de réparation puisse se tenir", a souligné le président. "Nous en avons besoin en République. Les prochains mois seront importants" à cet égard, a-t-ajouté.

"Un pourvoi en cassation a été formulé et constitue une voie possible", a précisé le président. "Il faut que l'on comprenne ce qui s'est passé (...). Ce combat ensemble nous le mènerons, je ne laisserai jamais la banalisation l'emporter", a-t-il conclu.

La justice, qui a qualifié d'antisémite ce crime commis à Paris en 2017, a déclaré le 19 décembre le suspect pénalement irresponsable, car ce gros fumeur de cannabis était alors en proie à une "bouffée délirante".

Emmanuel Macron était déjà intervenu sur ce procès en recevant Benjamin Netanyahu en 2017 lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, estimant que le caractère antisémite de ce meurtre devait être reconnu.

Jeudi matin, le ministre de l'Intérieur français Christophe Castaner est allé se recueillir dans un cimetière de Jérusalem où reposent plusieurs victimes d'attaques antisémites en France, dont Sarah Halimi.

Il s'est aussi recueilli sur les tombes des victimes de l'école juive de Toulouse tuées par le jihadiste Mohamed Merah en 2012; de Ilan Halimi, jeune juif torturé et tué en 2006; et des victimes de l'attentat du magasin Hyper Cacher en 2015.

À lire aussi

Sélectionné pour vous