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Montpellier Danse: avec Winterreise, Preljocaj au sommet du romantisme

Une écriture chorégraphique délicate et dense, un trio magique entre pianoforte, chant et danse: avec Winterreise, Angelin Preljocaj a émerveillé le public de Montpellier Danse lundi, en donnant sa vision enchantée du Voyage en hiver de Franz Schubert, un sommet du romantisme.

Sur les 24 lieder qui racontent un lent voyage vers l'hiver - symbolisant la mort - d'un homme blessé par un amour non partagé, Preljocaj a imaginé une écriture chorégraphique pour 12 danseurs, issus samedi de son ballet.

Subtils portés, élans déchirés contrastant avec l'immobilité de la mort et de l'hiver, le lyrisme de la chorégraphie de Preljocaj se mêle au chant à la fois harmonieux et grave du baryton basse autrichien Thomas Tatzl et aux accents désespérés du pianoforte de James Vaughan portant l'émotion des spectateurs à son comble.

D'une scène d'ouverture où les danseuses sortent lentement d'un sol noir sous lequel elles sont invisibles et ensevelies à un final où les danseuses, nues sous des chemises blanches transparentes et spectrales dominent des danseurs transformés en gisants, Preljocaj développe un puissant arc dramaturgique évoquant la passion, la mélancolie et le désir de mort.

Au milieu de "ce voyage de solitude", selon les termes de Preljocaj, les trois soleils des lieders sont présents et la vie éclate de couleur et de mouvement avant que l'hiver et la mort ne reprennent leurs droits.

Très applaudi samedi soir à Montpellier dans un gigantesque Opéra Berlioz rempli, le chorégraphe français, qui a crée plus de 50 pièces et a été inspiré aussi bien par John Cage, que par Mozart, Bach ou Vivaldi, est parvenu comme il le souhaitait à "trouver une écriture complémentaire par rapport à la musique".

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