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Nice : maire et préfet remercient un chanteur pour un clip de "rap positif"

Refusé par des maisons de disque qui jugeaient son rap "trop propre", le chanteur niçois Kaotik 747 a sorti jeudi un clip pour dénoncer les agressions contre la police et les secours, lors d'une projection en présence du maire et du préfet.

Inspiré de faits racontés par les pompiers, #Projet18 met en scène un jeune qui caillasse les pompiers du toit de son immeuble et s'aperçoit ensuite que c'est sa propre mère qui les a appelés. Les secours doivent faire demi-tour et son père s'effondre victime d'un malaise cardiaque.

"C'est d'une actualité brûlante", a commenté le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez, évoquant, sans donner de chiffres, "une hausse inquiétante des violences contre les personnes dépositaires de l'autorité publique" et remerciant le chanteur Karim Bouchagour, alias Kaotik 747, pour son initiative.

"Non, la jeunesse de ce pays n'est pas pourrie!", a ajouté le préfet, en écho au maire (LR) Christian Estrosi qui a avoué avoir eu à surmonter "un a priori pas si favorable" pour le rap, "cet art sans doute le plus entendu par notre jeunesse" mais dont "on est plus habitué à ce que certains en fassent un usage d'incitation à la violence, à la barbarie quelque fois".

Symboliquement, c'est lui qui a déclenché la mise en ligne du clip, à la demande du chanteur.

"Nice n'est pas connue comme une ville de rap. Après ce projet, ça va changer", a lancé Kaotik, très ému sous sa casquette noire, portée sur un jogging à l'effigie de l'OGC qui le parraine et un T-shirt militant "Sans Arme Ni haine Ni violence". "Nice va devenir une ville de rap mais de rap positif"

Devant des fans et des figurants du clip, il a mis en garde: "France, ne t'étonne pas qu'une partie de ta jeunesse soit vulgaire et violente. Regarde les clips que ta jeunesse regarde: armes, insultes, clichés, la course au buzz (...) j'ai fait ce choix de ne pas rentrer dans cette case et de développer de thèmes que j'aime".

Il a résumé: "N'oubliez jamais que derrière l'uniforme, il y a un homme, une femme, une vie, un coeur qui bat et que cet uniforme vous sauvez!".

Tourné en juillet à Nice, le clip a reçu une aide à la réalisation et à la diffusion de la ville de 10.000 euros et la moitié des bénéfices du visionnage doit revenir à des associations oeuvrant pour les enfants pupilles de la Nation qui ont perdu un parent dans l'exercice d'une mission de secours.

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