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Norvège: feu vert à la démolition d'un bâtiment marqué du sceau de Picasso

La Norvège a donné mercredi son feu vert à la démolition d'un bâtiment marqué du sceau de Picasso mais endommagé par les attentats de Breivik, refusant de surseoir à la mise en oeuvre d'une décision vivement contestée.

Achevé en 1969 dans le centre d'Oslo, le "bloc Y", appelé ainsi en raison de sa forme, abrite des dessins du maître espagnol gravés au jet de sable sur ses parois par l'artiste norvégien Carl Nesjar.

Hébergeant jusqu'alors un ministère, le bâtiment de style moderniste avait été touché par le sanglant attentat à la bombe perpétré par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik contre le siège du gouvernement le 22 juillet 2011.

En 2014, la Norvège avait, pour des raisons de sécurité, décidé sa démolition dans le cadre d'un vaste projet de reconstruction et tranché pour la relocalisation des "Pêcheurs" et "La Mouette", oeuvres murales réalisées dans un style enfantin aisément reconnaissable.

La décision a provoqué un tollé auprès des défenseurs du patrimoine et d'une partie du public qui se sont mobilisés pour préserver l'immeuble et ont retardé sa destruction.

Trois organisations et associations ont annoncé le 13 février leur intention de traîner l'Etat en justice, et demandé au gouvernement de surseoir à la démolition jusqu'à ce que la justice se soit prononcée.

Mercredi, l'exécutif a rejeté cette demande, arguant notamment des conséquences financières d'un nouveau report et de la nécessité de faire avancer le projet de reconstruction déjà décidé.

"Statsbygg (l'agence en charge de gérer le patrimoine immobilier de l'Etat, ndlr) est chargée de commencer les travaux préparatoires à la démolition du +bloc Y+", a indiqué le ministère des Collectivités territoriales et de la Modernisation dans un communiqué.

Aucune date n'a été fixée mais, selon l'agence, un report de la mise en oeuvre de la mesure au-delà du 1er avril coûterait entre 30 et 50 millions de couronnes (entre 2,9 et 4,9 millions d'euros) par mois.

Une pétition contre la démolition du "bloc Y" avait recueilli près de 28.000 signatures mercredi à la mi-journée.

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