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Polanski: les cinéastes de l'ARP "consternés" par la déprogrammation de "J'accuse" à Poitiers

Les cinéastes de l'ARP (Auteurs, réalisateurs, producteurs) ont fait part vendredi de leur "consternation" après l'annonce de la déprogrammation du film "J'accuse" de Roman Polanski dans un cinéma de Poitiers, affirmant "condamner" tout "acte politique qui s'apparenterait à une forme de censure".

Les cinéastes de l'ARP, association qui compte plus de 200 cinéastes, dont Roman Polanski, "ont appris avec consternation la déprogrammation du film +J'accuse+, notamment au Théâtre Auditorium de Poitiers", ont-ils indiqué dans un communiqué.

"En cohérence avec ses précédentes communications, l'ARP condamnera toujours, et avec la plus grande fermeté, tout acte politique qui s'apparenterait à une forme de censure, qui contreviendrait à la liberté d'expression, et qui interdirait aux spectateurs l'accès à un film", ont-ils ajouté.

Un cinéma de Poitiers, le TAP (Théâtre auditorium de Poitiers) a annoncé mardi qu'il déprogrammait de ses écrans le film, en raison du "trouble provoqué" par une nouvelle accusation de viol portée contre le réalisateur de 86 ans.

"J'accuse" avec Jean Dujardin, consacré à l'affaire Dreyfus, est sorti en pleine polémique après une accusation de la photographe Valentine Monnier, qui dit avoir été "rouée de coups" et violée par le réalisateur en 1975 à l'âge de 18 ans, en Suisse.

Le film a connu une sortie mouvementée, avec des séances annulées en raison de blocages et de perturbations par des militantes féministes. Mais en dépit des appels au boycott, il a attiré 886.000 spectateurs en deux semaines.

La semaine dernière, la collectivité Est Ensemble, qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis, avait annoncé vouloir demander la déprogrammation du film de ses six cinémas publics, avant de revenir sur cette décision.

L'ARP avait annoncé la semaine dernière, suite à une réunion de son conseil d'administration, qu'elle allait proposer à son assemblée générale de nouvelles règles pour les membres condamnés ou poursuivis pour des violences sexuelles.

Celles-ci entraîneraient la suspension de Roman Polanski, qui est toujours sous le coup de poursuites aux Etats-Unis pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977.

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